L'atelier

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À l'aide de maquettes...


Le soir Dédale et Icare se retrouvent. Icare prépare à manger, déplume les oiseaux et ne peut s’empêcher de pleurer sur leur sort. Ils font un feu près de l’arbre et ils mangent la chair des oiseaux abattus accompagnée d’herbes et de champignons. Les plumes sont apportées à l’atelier.


Un matin Icare doit chercher une ruche entière dans l’arbre. Icare joue un instant avec la perdrix qui l’accompagne si souvent dans ses pérégrinations au sol. Ensuite il monte avec un fagot de bois à l’arbre. Le labyrinthe se déploie sous ses yeux, le monde extérieur s’ouvre à son regard. A l’ouest, la ville, à l’est et au sud des forêts, au nord la mer et son étendue bleue. Quand il fait clair, on voit les montagnes avec leurs sommets neigeux. Sous l’arbre, près du centre, les murs sont devenus beiges, usés, remplis de mousses et de plantes, vivants. Mais un peu plus loin les murs ont gardé leur éclat minéral. Haut dans l'arbre Icare enfume la ruche avec un petit feu préparé à même un tronc épais. Quand il redescend avec la cire, l’estomac bombé de fleurs, de miel et de fruits chauffés par le soleil, il doit se résoudre à entrer dans l’atelier occupé par son père. Des soufflets immenses bougent, mus par une mécanique incompréhensible. Il y fait sombre, il y a un toit et la lourde charpente est noircie de fumée. Un feu brûle en permanence. Son père est forgeron, menuisier, sculpteur, architecte, inventeur, créateur. Deux structures légères reliées par des cordes de lin attendent, des plans sont posés sur une table démesurée. Au coin, il y a un tas immense de plumes.


Les soirs suivants, après le dîner, Icare écoute attentivement les leçons de son père. Puisqu’ils ne pourront fuir que par les airs, ils s’envoleront avec des ailes. D’abord à l’aide de maquettes, ensuite avec les immenses ailes enfin terminées et ajustées à son corps, Icare apprend les mouvements à faire et la mécanique du vol.


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