Sept vies


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« 7 Lives » de Michael Langeder. Photo © Eric Itschert


Enfin on arrive aux bassins Quai aux Briques. Au bout d’un bassin, sept statues d’hommes nus debout attendent. Ces statues sont en cire blanche, on dirait des fantômes. Elles se reflètent dans l’eau. Au bord des bassins, la foule attend quelque chose dans un silence presque religieux. Il y a des photographes. Soudain les murmures s’amplifient et on entend des cris. Les statues commencent à fumer puis à fondre avec parfois de petites explosions.


- Ouah, la cire est tendant en ce moment, rigole Iacchos ! Tu crois que les profs d’académie ont investi dans des actions de l’industrie de la cire ?

-  Moi, sur un ton docte et sérieux : Mais non, Iacchos, on a toujours utilisé la cire perdue pour couler des statues en bronze. Mais comme le savoir-faire est oublié, on n'en reste plus qu'au stade de la cire.

- Au fond, c’est comme dans le dessin où il a été prescrit dans toutes les académies de ne plus dépasser le stade de l’esquisse ? Les professeurs eux-mêmes sont devenus incapables de dessiner ?

-  Des mauvaises langues racontent de telles histoires mais… oh regarde ! 


La première statue de la rangée est déjà fondue aux trois quarts quand la dernière commence à fumer en émettant des bruits bizarres. Je regarde sur mon plan : l’œuvre s’appelle « Sept Vies ».

Iacchos rit :


-  L’artiste ne s’est pas foulé pour le titre. C’est assez redondant.

-  En effet, et le concept de faire s’autodétruire des statues date d’il y a une vingtaine d’années déjà. C’est très rétro ! Et début 1992, l’idée a été popularisée par la BD « Chelsy » dans son tome 2 aux éditions Glénat. Eric Joris et Jean Dufaux en sont les auteurs.






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