16.12. L'été de ses seize ans

Début de l'histoire...


Circé



Sven revint à la villa comme les étés précédents...



Sven était donc revenu à la villa comme les étés précédents, grâce à la réussite de son année. Durant l'année il avait pris des leçons de yoga sur mes conseils et auprès d'un bon maître que je connaissais personnellement. Sa beauté s'était encore accrue et était plus irréelle que jamais. C'était lors de cet été, celui de ses seize ans, qu'il me laissa complètement désarmée, moi la redoutable magicienne. J'étais prête à faire absolument tout ce qu'il voulait. Je lui fus particulièrement reconnaissante de n'en avoir jamais profité. J'eus un peu mauvaise conscience car moi aussi j'allais le désarmer. Je me consolais en me disant que c'était pour la bonne cause, c'était en leur faveur à Morgane et à lui. Si Sven semblait libéré d'un poids - il avait réussi avec faste ses deux premières années - moi au contraire j'entrais dans une époque où je devais prendre une décision importante. Il l'avait de suite deviné et avant l'arrivée de Morgane j'en fis à mon tour mon confident. Avec quelle délicatesse et quelle sensibilité il m'écouta! Jamais il n'essaya d'influencer ma conduite, il se contenta de résumer avec subtilité tout ce que je disais et de me révéler mes propres contradictions, sans aucun jugement. Il m'aida à voir clair et à retrouver la sérénité. Ce gamin n'avait que seize ans et moi déjà vingt-cinq! Pris d'une profonde reconnaissance envers lui, je compris mieux pourquoi il avait tant d'ascendance sur tous ceux qui l'entouraient... Désormais je ferais encore plus pour favoriser son union avec Morgane. Trois soirs de suite je lui concoctai des tisanes encore plus redoutables que le philtre d'amour bu par Tristan et Yseult. Ces trois soirs-là il s'endormit avec la pureté d'un ange. Mais ensuite j’arrêtai les tisanes. Et ses nuits commencèrent à devenir de délicieuses tortures très agitées.


Sven


L'été de mes seize ans arriva d'abord dans une bouffée d'enthousiasme et de bonheur. En mosaïque j'avais à nouveau réussi trois années en deux! Mais je préférais réaliser des fresques. J'étais comme un poisson dans l'eau dès qu'il fallait dessiner ou peindre, et je fus presque triste quand l'année scolaire se termina malgré la dureté de l'apprentissage et mes ennuis. Puis je me rappelai que j'allais rejoindre Morgane et retrouvai la joie. J'avais tant investi d'énergie dans l'art que je n'avais pas pensé aux autres choses de la vie. J'avais vécu de façon très austère. En écoutant Circé il me sembla qu'une dimension manquait dans mon existence, quelque-chose de très important auquel Morgane et Circé avaient déjà goûté et moi pas encore. C'était un sentiment extrêmement fort, trouble et imprécis en même temps. Mes vacances commençant deux semaines avant celles de Morgane, je pris le temps de lire des livres dans la bibliothèque de la villa. En trois jours je devins incollable sur la théorie du sujet qui me préoccupait mais en pratique je n'avais toujours pas d'idée de comment c'était. Alors j'interrogeai Circé. Elle me raconta plein de choses, de celles qu'on ne lit pas dans les livres. Elle me montra des grimoires et des images. Elle me servit trois soirs de suite une délicieuse tisane au goût étrange, la saveur de fruits rouges primait sur les autres. Plusieurs soirs elle me fit des massages délicieux au bord de la piscine, on n'était que nous deux.


 - Il est temps te réveiller, espèce de marmotte! Et d'abord, vérifions l'ouverture de tes chakras et éveillons ta kundalini, elle est la déesse assoupie en toi. Ta pratique du yoga et ma magie nous permettra de prendre des raccourcis.



Au bord de la piscine...



Je me souviens en particulier de la première fois. J'étais entièrement nu, elle gardait sa robe et déambulait autour de la table et du matelas où j'étais allongé. Elle prit garde de ne jamais toucher à mon lingam dressé, mais me massait partout ailleurs. Le massage dura trois heures. Tout étonné de ma confiance nouvellement acquise je me laissais faire avec délices. Malgré le yoga j'eus l'impression de découvrir mon corps pour la première fois, des sensations nouvelles me submergèrent entièrement. Quand elle me massa le ventre je m'étirai langoureusement comme un chat, les bras largement ouverts puis allongés derrière la tête. Instinctivement j'écartai aussi très fort les jambes et elle massa chaque aine et la partie la plus intime entre mes fesses, celle que d'habitude on ne montre jamais aux autres. À ma plus grande honte je finissais par gémir, mais elle me souffla que c'était très bien ainsi et que je devais me laisser aller. Pourtant elle prit soin de m'aider à réguler ma respiration. Une autre fois je nous inondai de semence en criant, mais là encore elle me félicita et continua de me masser comme si de rien n'était. J'ignorais pourquoi c'était sorti ainsi lors du sommet de mon extase, elle n'avait jamais touché mon lingam, probablement que c'était ce qui arrivait quand on se sentait trop bien. Car en dehors de cette fois, ce qui rendait ce massage aussi grisant, c'était probablement ce désir éperdu d'être délivré de ce quelque-chose d'inconnu. C'était ce désir inassouvi, cette satisfaction sans cesse ajournée qui me fit si souvent me tordre de plaisir et auquel je dus mes premiers gémissements. Et chaque fois elle finit le massage au niveau de ma tête, après avoir ramené mes bras le long du corps et mes jambes plus près l'une de l'autre. Elle posait une main au sommet de ma tête, cela calmait toutes mes émotions. Je finissais par m'endormir, toujours à la même heure, et un rayon du soleil couchant m’éveillait. Patiemment elle avait gardé sa main au sommet de mon crâne, et quand j'ouvrais mes yeux elle entourait mon visage des deux mains, nos deux visages se faisaient face à l'envers. On se regardait, moi éperdu de reconnaissance et elle concentrée, comme si elle voulait m'insuffler un souvenir indélébile de la séance de massage. Au dernier massage elle planta une fois de plus ses yeux verts dans les miens, et j'eus un court instant l'impression de ne plus pouvoir bouger. Elle me murmura:


 - Tu es vraiment trop beau, méfie-toi, tu éveilles trop de passions autour de toi. Tu aurais pu devenir l'esclave de mes mains, cela m'a été très difficile de résister à la tentation.


Alors elle me vola un baiser sur la bouche, ses lèvres avaient un goût délicieux. Aussitôt le bas de mon corps réagit violemment. Au moment où elle voulut retirer sa tête je la ramenai vers moi et je continuai le baiser à en perdre haleine. Circé admira mon lingam dressé et sourit:


 - Cette fois je crois que tu es fin prêt, je t'ai appris en deux semaines ce que d'autres n'atteignent pas en toute une vie. Tu es un bon élève. Tu n'oublieras jamais ces massages, tu t'en rappelleras les moindres détails et la chronologie. Cette connaissance te servira, fais-en bon usage. Continue tes séances de yoga, attends-toi juste à quelques petits désagréments plus fréquents. Rassure-toi, cela ne sera que passager. Mon baiser scellera le secret de mon trop grand amour pour toi. Tu es beaucoup trop jeune et tu ne m'appartiens pas, c'est à Morgane que tu es destiné.


En effet, les nuits je fis de plus en plus de rêves érotiques, avec un lit mouillé à la clé. Chaque fois cela commençait par un massage par Circé, et cela se terminait par des baisers éperdus avec Morgane. Honteux et le lingam devenu douloureux à force d'être dressé j'essayais d'effacer les preuves des rêves avec un essuie et un sèche-cheveux. Puis j'allais dans la salle de bains pour prendre une douche et vider ma vessie contre la paroi carrelée, c'était impossible de faire autrement. Heureusement cela me calmait. Sous ce climat tout sèche très vite. Et si Morgane refusait de m'apprendre? Tout le monde ne nous considérait-il pas comme frère et sœur? La tristesse revint, insidieuse.


Le matin de l'arrivée de Morgane effaça d'un seul trait toute ma tristesse. Elle serait là, et quoi qu'on fasse ou qu'on ne fasse pas, sa présence suffirait à mon bonheur. Je me rendis compte à quel point je l'aimais, inconditionnellement. Je lui achetai des roses rouges.


La ferveur avec laquelle elle m'embrassa et se colla contre moi m'inondèrent de bonheur, je sus que tout n'était plus qu'une question de temps.



Commentaires

  1. Cela devient chaud ton histoire. Pourtant j'aime bien ta façon de raconter. Elle me rappelle aussi de très beaux souvenirs. Entre des massages par des professionnels et ceux réalisés avec tendresse et amour par un proche, il n'y a vraiment pas photo! Je t'embrasse, bonne nuit à toi aussi.

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