16.14. Couronnés de fleurs

Début de l'histoire...


statue antique, éros, garçon androgyne,
À la tête du lit il y a une belle statue d'Éros androgyne,
elle assistera à tous nos ébats.



Iacchos


Une trompe sans âge retentit gravement au-dessus des terrasses de la villa Salvati.

Je suis Iacchos l'insaisissable. Je vis dans l'éternel présent. Je suis le jeune fils de Dionysos. Je suis lui. Je suis dans le pin et chacun de ses fruits. Je suis dans le doux vin que l'homme boit. Je suis le dieu civilisateur. Je suis le dieu de la terre et de la végétation. Je fais connaître la vigne et le tracé des chemins. Je suis le plus doux et le plus terrible des dieux, car je suis le dieu des extases.

Je suis Iacchos. Je suis le bel éphèbe couronné de myrte. Je fais chanter l'amour, j'attise les désirs. Je suis le porteur de flambeau. Je suis le jeune adolescent ithyphallique vêtu seulement de fleurs. Mes suivants portent le thyrse, et tous crient: 

- Iacchos! Évohé! Iacchos!

Alors dans un son puissant les cymbales s'entrechoquent, le son aigrelet de l'aulos et la mélodie des flûtes entament une musique ensorcelante. Tous dansent. Le Mystère peut commencer.

Je chuchote à l'oreille de la terrible panthère aux crocs acérés et aux griffes effilées. Je lui montre le nord. Je flatte son encolure. D'un puissant bond elle démarre. Elle court, son allure est si légère que ses pattes de velours ne touchent plus la terre. Elle court plus vite que le vent, plus vite que les étoiles, ce soir elle aura atteint son but au Danskmark. Elle portera un premier coup à l'ennemi. 

Je suis Iacchos. Je suis le plus doux et le plus terrible des dieux, car je suis le dieu des extases. Et le couple qui va s'unir atteindra l'extase la plus délicieuse. L'extase et l'amour fera d'eux des dieux. Ils vivront dans l'éternel présent.

Un jeune faune tresse deux couronnes, il sait où il doit les déposer, elle leur est destinée.


Morgane


Aussitôt réveillée de ma sieste je sens que j'ai très faim. Je vais fureter du côté de la table dressée pour le goûter. Au milieu de la table il y a deux couronnes fleuries. Je sens que je dois en mettre une et porter l'autre à Sven. Alors je remonte les escaliers quatre par quatre. J'entre furtivement dans la chambre de Sven, je ne veux pas le réveiller s'il dort encore. Là je m'arrête, éblouie. Le garçon callipyge dort sur le ventre, entièrement nu. Le fin drap a glissé plus bas que ses reins. Son corps magnifique est éclaboussé de lumière. Ses cheveux, incroyablement blonds, semblent comme faits de lumière. Il est très bronzé jusqu'à la taille, la peau plus pâle trahit le port habituel d'un short et souligne la beauté de ses fesses. À cet endroit sa peau est nue plus que nue, il n'y a pas un seul muscle qui n'est révélé. Alors j'amène un fauteuil au bord du lit et je m'assieds pour l'admirer. Mon regard glisse sur le moindre recoin de son corps, je ne veux plus jamais oublier cette vision, je veux apprendre tout son corps, entièrement, par cœur. Pour les jours où il ne sera pas là. Ses jambes satinées finement musclées et élastiques, son joli dos cambré, ses fesses fermes et bien rondes, sa peau douce et impeccable, tout, je veux tout retenir de lui.

Mon regard devient caresse. Il soupire de bien-être, baille, soupire encore. C'est presque un gémissement. Sent-il mes douces caresses? Il semble s'éveiller. Son premier regard se porte sur moi, ses yeux sont tellement tendres que je ris de bonheur. Il me sourit et ses yeux sourient aussi. Alors je m'agenouille devant lui comme devant un dieu et je lui tends la couronne. J'ai l'impression que j'ai attendu toute ma vie pour ce moment. Il s'assied sur le bord du lit face à  moi et l'accepte: il baisse la tête et c'est moi qui la lui met. On se regarde dans les yeux, longuement et gravement. La beauté de son visage angélique me fascine, je pourrais rester des heures à l'admirer. Je m'en abreuve longuement. Il en profite pour m'admirer aussi. Alors lentement, très lentement, nos visages se rapprochent. Mon cœur bat la chamade. Je sens son souffle sur mon visage. Je m'approche encore et je sens la chaleur de ses lèvres. Il ne recule pas. Alors je ferme les yeux et je lui donne mon premier baiser sur la bouche. Oh mon Dieu il se laisse faire! Et même il en redemande! J'ai l'impression que je vais mourir de bonheur...



Sven


Il y a une lumière forte derrière mes paupières closes. Le sang de mes paupières lui donne une couleur rouge. Je ne veux pas encore ouvrir les yeux. Je suis tout nu à cause de la chaleur. Le drap a glissé le long de mes jambes, même cela me faisait trop chaud. Je ressens une douce langueur. Comme toujours je me réveille avec un lingam d'âne, je colle mon bassin contre les draps. Le frottement est très agréable, et je soupire de bien-être. Je baille, puis je me frotte à nouveau contre les draps. C'est une sensation délicieuse, et je soupire à nouveau. J'ouvre les yeux et je vois le visage de Morgane. Est-ce un rêve? Alors son rire joyeux résonne dans la pièce et achève de me réveiller. Ma chambre est envahie par la lumière du soleil tournant. C'est une lumière blanche. Cette lumière est toute neuve. Elle est comme celle d'une renaissance. Morgane est assise tout près de moi, depuis combien de temps est-elle là? Elle est vêtue d'une légère robe blanche, presque transparente. Elle ne porte absolument rien en dessous et cela me trouble. Je devine ses magnifiques petits seins. Cela n'arrange pas mon état. Sur sa tête elle porte une splendide couronne fleurie. Elle s'agenouille devant moi et me tend une deuxième couronne. Je m'assieds au bord du lit, et dans un réflexe de pudeur je garde le drap autour de ma taille, pour lui cacher mon état de faune. En voyant mon geste elle rit encore. Je baisse la tête, j'ai envie que cela soit elle qui me mette la couronne. Ses bras légers s'élèvent au-dessus de ma tête, et à mon tour je suis couronné de fleurs. Comme souvent on n'a pas eu besoin de mots jusqu'ici.

- Où les as-tu trouvées?

- Au centre de la table du goûter. Je crois que c'est Circé qui les a préparées pour nous.

On prend le temps de s'admirer, comme si c'était notre première rencontre, comme si c'était le premier matin de notre vie. Alors petit à petit elle approche son visage du mien. Nos lèvres s'effleurent comme par erreur. J'aime beaucoup cela. Je ferme les yeux. Alors pour la première fois elle m'embrasse sur la bouche, pleinement, nos langues se caressent. C'est trop bon. On a peine à garder notre respiration. Quand enfin elle veut se retirer je l'attire vers moi et je lèche langoureusement ses lèvres en attendant qu'elle reprenne sa respiration. Puis je l'embrasse à mon tour sur la bouche. C'est fabuleux! Je n'ai plus envie d'arrêter, c'est trop merveilleux. Mon Dieu, mon état s'empire, cela grandit encore! Je sens quelque-chose de délicieux mais d'irrémédiable prêt à se produire, comme lors d'un des massages par Circé. Je ne veux pas, pas maintenant! Hâtivement je me retire.

- Tu viens? On va manger? J'ai une faim de loup!

- Ah, toi aussi?

Un peu gêné par mon état, je me lève en tenant le drap devant mon bas-ventre. Morgane me regarde avec un sourire amusé mais avec une tendresse infinie. Jamais ses yeux verts ne m'ont paru aussi tendres et si bienveillants.

- Tu sais, tu vas finir par devoir arrêter de te cacher! Tantôt on nagera entièrement nu dans la piscine. Mets un short. Et surtout rien en dessous, cela sera plus facile à enlever. Tu es beau, Sven, pourquoi avoir peur?

En allant avec le drap dans la salle de douche je me sens un peu ridicule: elle voit mon dos et mes fesses nues. À son regard intéressé je remarque qu'elle n'en perd pas une miette et cela me rassure. Elle me répète encore d'une voix très douce, comme pour conjurer ma peur:

- Sven, tu es beau, je t'aime, s'il te plaît ne te cache plus?

Sa voix se change en un murmure maintenant, comme un doux encouragement à l'oreille d'un étalon renâclant à sauter un obstacle:

- Sven, tu es beau. Montre-moi ton lingam.

Alors je laisse tomber le drap, et quand je reviens de la douche je me montre de face, dans mon état de faune. L'admiration que je lis dans ses yeux achève de me rassurer.

- Tu es splendide! Au complet et en détail! Dieu sait combien de fois je t'ai déjà imaginé nu, mais ta beauté dépasse mes plus beaux rêves. Laisse-moi te donner un bisou, un seul je te le promets, et puis on descend. Tu veux bien?

Je réponds en baissant les yeux, soudain timide:

- Tu sais bien que tu peux me demander tout ce que tu veux. Oui, je veux bien.

Alors elle se remet à genoux devant moi, et dépose un bisou sur mon lingam brûlant. Il se cabre. Morgane rit. Un sentiment immense de joie m'envahit et me submerge. Je ferme un instant les yeux et soupire de bonheur. Puis je me ressaisis et enfile prestement mon short. Je ris à mon tour en voyant son regard chargé de regrets:

- Dis donc, tu m'as l'air d'être vachement intéressée toi!

- Sale gosse, bien sûr que je suis intéressée! Tu es vraiment trop craquant! Depuis le temps que j'en rêvais! Viens, on doit surement nous attendre.

Elle me donne une petite claque familière sur les fesses, je lui donne une petite bourrade:

- Mademoiselle, du respect pour votre aîné s'il vous plait!

- Votre aîné? Non mais quel toupet! Ce jeune mâle n'a qu'une semaine de plus que moi et il croit pouvoir me faire la leçon! Regardez-le, il a encore du lait derrière les oreilles! Il est bien connu que les filles sont mures bien plus tôt que les garçons!

On rit, on est redevenu des enfants et on dévale l'escalier en se poursuivant. Mais arrivée en bas elle se laisse rattraper, je la prends par la taille et l'embrasse encore en me collant contre elle. Elle rit:

- Veux-tu vraiment qu'on meure de faim?

- Oh non, je ne voudrais pas avoir un crime sur la conscience!


La table est splendide. Circé nous attend avec un grand sourire. Elle porte une robe fleurie, nous on est tout en blanc. Il y a beaucoup de blanc, la nappe, la vaisselle, les serviettes, les fleurs trônant en un bouquet au centre de la table et des pétales semés sur la table sont blancs...

- Elles sont magnifiques vos couronnes!

Le goûter est composé entièrement en notre honneur: un mélange de mets danskois et de spécialités florentines. Il y a une carafe d'eau toute fraîche de notre source, le verre est embué. Circé nous sert un thé délicieusement parfumé. Des sandwiches au fromage blanc sont préparés comme dans mon pays d'origine, avec des concombres, des radis, du poivre noir et des herbes. Une tarte à la pâte sablée, au citron et à la meringue est posée bien en vue, Circé sait que j'adore ce dessert célébré à Brücelles. Morgane picore des spécialités toscanes, comme les biscuits à l'anis ou le 'Zucotto'. Enfin Morgane insiste pour que je prenne une bonne portion de 'Panforte', une spécialité locale bourrée de fruits secs et de fruits confits, et chuchote dans mon oreille:

- Mange, cela te constituera plein de forces. Tu en auras bien besoin tantôt! Je te préviens, je ne te laisserai plus en paix.

Le repas terminé, je me lève:

- Je vais prendre des essuies dans ma chambre.

Morgane a un sourire jusqu'aux oreilles:

- Ce n'est pas nécessaire, il y en a des propres à la piscine. Viens avec moi, et n'essaye plus de m'échapper! Je vais te faire goûter au paradis.



On descend plusieurs volées d'escaliers...


Morgane ferme la porte...


Je ris, je n'ai plus du tout envie de lui échapper, j'ai très envie de l'embrasser comme tout à l'heure. Et si la chose survient, tant pis, il y a du carrelage. Elle prend ma main et d'un pas léger on traverse un magnifique jardin, à mon avis c'est déjà celui du paradis. On quitte la terrasse supérieure, et on descend plusieurs volées d'escaliers le long d'une paroi raide. La terrasse de la piscine est accrochée à la paroi la plus abrupte des anciennes fortifications de la colline. Un long auvent couvert de tuiles romaines longe la piscine en L coté murs, en face et sur le dernier coté il y a une vue imprenable sur le paysage. Morgane ferme la porte de l'unique accès à la terrasse. Sous l'auvent il y a tout ce dont on a besoin: un bar, une kitchenette, des douches, des sanitaires, un long divan, le matelas où Circé m'a massé, une grande table où sont disposés des fruits et des friandises. Je remarque aussi une pièce ouverte sur un immense lit dressé. La pièce se trouve sous la petite longueur de l'auvent, ce matin je ne l'avais pas remarquée car elle était cachée par une cloison de bois. Le lit est surmonté d'une moustiquaire, pour la décoration. Car ici il n'y a pas de moustiques, étrangement. Est-ce Circé qui est parvenue à les éradiquer? Il y a plein de bougies prêtes à être allumées ce soir. Le lit est entouré de tablettes et de toutes sortes de traversins et de coussins. À la tête du lit il y a une belle statue d'Éros accrochée au mur, elle assistera à tous nos ébats. Je demande naïvement:

- Il y a une fête de prévue pour ce soir?

- Oui gros bêta! Seulement pour toi et pour moi! Viens que j'enlève ton short!

Il fait chaud, des grillons s'en donnent à cœur joie. Je ferme les yeux et laisse faire Morgane. Elle rit, mon état n'a pas changé depuis mon réveil de la sieste. Mon ventre est un peu bombé depuis le repas, elle le caresse amoureusement puis mon torse. Elle s'attarde longtemps sur mes fesses, et par moments ses doigts s'insinuent avec douceur dans le creux qui les sépare pour caresser tout le sillon et avec lui ma fleur, j'adore cela. Je n'ai plus envie de bouger, ses mains sont trop douces, je frissonne de plaisir. Elle ne peut que répéter en me donnant des bisous partout:

- Tu es beau, tu es tellement beau...

Elle finit par donner des bisous sur mon lingam. Mais très vite je proteste:

- Tu triches! Moi aussi je veux te voir toute nue! C'est à mon tour de t'admirer, enlève ta robe...

En riant elle enlève sa robe, sa beauté m'éblouit...




























Commentaires

Articles les plus consultés