16.30. La promesse à L'Ancien



Dès le premier jour de la rentrée on n'a pas le loisir de s'ennuyer. Les cours théoriques démarrent sur les chapeaux des roues. Cette année on a même des cours de théologie et de philosophie: on doit pouvoir comprendre les programmes complexes de fresques autrement que sous l'angle de l'Histoire de l'Art. On avait appris cette dernière les années antérieures. Et désormais pour les ateliers on ne doit plus monter les échafaudages, c'est des élèves des classes inférieures qui les montent.



La promesse



Au soir du premier jour les trois capos de dernière année ont droit à un entretien avec l'Ancien. L'air très grave il nous exhorte à collaborer ensemble.

- Désormais vous ne devez plus craindre de rater votre année, sauf en cas d'auto-sabotage de votre part. Vous n'êtes donc plus en concurrence, j'aimerais que vous vous mettiez bien cela dans la tête. Vous êtes de la même école et vos équipes ont tout intérêt à collaborer ensemble pour défendre notre image dans le monde extérieur. Vous devez tous réussir votre année, sans exception! Encadrez les plus faibles. L'année passée il y a eu de graves dissensions entre deux d'entre vous. J'aimerais beaucoup que vous fassiez la paix tous les deux, maintenant. Avancez.

Enzo et moi on est très impressionnés, on ne s'y attendait pas. On avance d'un pas et timidement je prends la parole:
- Maître, on a fait la paix Enzo et moi, c'était lors de la proclamation des résultats.

Le visage de l'Ancien se détend, il esquisse un petit sourire:

- Magnifique! Maintenant j'aimerais que tous les trois vous promettiez de tout mettre en œuvre pour que les équipes dont vous êtes le capo travaillent en paix et en harmonie. Que vous fassiez de votre mieux pour résoudre vos différents dès qu'ils apparaissent. Que vous vous entraidiez entre vous. Bernardo, avance à leur hauteur. Placez-vous debout face à moi. Tendez le bras droit horizontalement, main tendue, paume vers le bas, et dites: je le promets.

On suit les consignes de l'Ancien. Nos trois voix résonnent à l'unisson:
- Je le promets!

- Parfait! Désormais je veux avoir une réunion des capos de dernière année une fois par mois. Si vous en éprouvez le besoin vous pouvez amener votre second ou demander une réunion supplémentaire. Ce qui se dira lors de nos réunions ne sortira pas de ces murs. Vous étiez des élèves, durant cette dernière année vous aurez le statut d'étudiants.

- Il y a autre-chose. Demain soir les aînés, c'est à dire les étudiants qui sont désormais dans leur année de stage, vous aideront à recomposer un cercle d'étudiants à partir de votre équipe et une des leurs. L'équipe, c'est lors du travail à l'école. Le cercle d'étudiants vous épaule aussitôt sorti des classes et de la férule des Maîtres. L'ensemble des cercles de l'école forment une confrérie. En cas de problèmes, votre premier réflexe doit être de vous tourner vers votre cercle. Il est capable de résoudre bien des problèmes. Il y a un an j'ai dû dissoudre les cercles d'étudiants en raison de bizutages indignes du respect qu'on se doit à soi-même et aux autres. Je voudrais que ces cercles soient remis en place avant les vacances des Rois. Ils se réunissent pour les fêtes et pour des réunions d'information. Concernant les internes ils se réunissent aussi le soir pour le repas. Un local spécial leur est réservé, dans une aile de l'ancien palais de l'école attenante au réfectoire. 

Avant de sortir je me précipite dans les bras d'Enzo, on se serre l'un l'autre. L'Ancien rit:

- C'est bon, si j'avais encore le moindre doute me voilà rassuré maintenant...

En sortant je ferme la marche, boudeur, et l'Ancien me rappelle:
- Toi tu restes!
Quand les autres sont partis, l'Ancien reprend:
- Je sens bien que tu es en colère. Tu t'es senti injustement humilié, ou je me trompe?
- Vous avez raison! Qu'ai-je fait pour perdre votre confiance?
L'Ancien reprend d'une voix très douce:
- Notre leoncino a repris du poil de la bête, il est plus fougueux que jamais! J'aime te voir comme cela. Tu n'as absolument pas perdu ma confiance. Je t'ai simplement traité sur le même pied qu'Enzo, alors que c'est lui qui t'avait déclaré la guerre. Tu n'avais pas besoin de faire cette promesse, mais les deux autres bien! C'est comme cela qu'ils fonctionnent. Enzo doit regagner ma confiance après ce qu'il t'a fait. Toi tu l'as, ma confiance, inconditionnellement. Tu aurais fait autrement à ma place? N'est-ce pas toi qui as insisté pour que je te traite comme les autres?

Je marque un temps de pose.

- Maître, vous avez bien agi.
- En te mettant sur le même pied qu'Enzo et Bernardo je te soumets à l'épreuve. En tant que capo tu dois apprendre que le bien de ton équipe est aussi important que ton bien propre. Tu es très jeune pour devenir capo, mais j'ose le défi!
- Je retiendrai la leçon, Maître.

J'ai les yeux baissés.

- Sven, lève les yeux et regarde-moi.

Je relève les yeux. Alors je lis une telle tendresse dans les yeux de l'Ancien que ma honte et ma colère disparaissent comme neige au soleil. Je lui fais mon plus beau sourire, celui à qui personne ne résiste. Il murmure:

- Sven, jamais je n'ai voulu te blesser, tu le sais.
- Oui Maître.
- Il y a autre-chose. Tu es Florentin d'adoption, pourquoi ne nous l'as-tu pas dit?
- Peut-être parce-que je ne voulais pas être traité différemment que les étrangers? Est-ce de ma faute si les étrangers sont moins bien traités ici que les Florentins?

L'Ancien reçoit mon cri du cœur comme un reproche. Après son étonnement suit un grand sourire. Il sait que je ne lui dis pas tout, mais moi aussi j'ai droit à ma part de mystère. Il ne me posera plus d'autres questions sur ce sujet, je suis en train de secouer la tête. C'est le signe que je ne lui répondrai pas. Lui aussi me connaît.

- Va, il leoncino, je suis heureux de ton retour parmi nous. Je ne devrais pas te le dire mais je tiens très fort à toi!
- Moi aussi je tiens à vous, Maître.
- Disparais! Ils t'attendent dehors.



Les cercles d'étudiants




palais, fresques, Florence, Palazzo Vecchio,
Une aile du palais qu'on n'avait jamais vue... Photo © Eric Itschert



Le deuxième soir quelques aînés nous réunissent dans une aile du palais qu'on n'avait jamais vue. Nous y entrons par une toute petite porte, elle fait partie d'une porte beaucoup plus grande. On doit baisser la tête et enjamber une traverse. La grande porte est fermée par un cordon, noué et scellé. Manifestement elle est condamnée pour une raison que je ne connais pas. Une fois qu'on entre dans la salle on est émerveillés. Elle est décorée de superbes fresques. Le plafond est très ancien, tout décoré. Il y a trois grandes tables placées en U, elles ont de beaux sièges. Ils nous prient de nous asseoir aux tables, par équipe, le capo au milieu de chaque rangée, la tête dirigée vers l'intérieur du U. Chaque capo a droit à un dossier de siège un peu plus haut que les autres. Un banc ferme le quatrième côté du U. Les aînés ont l'air un peu triste, et s'asseyent sur le banc. L'un d'eux prend la parole:

- L'ancien usage a institué le rassemblement des étudiants de dernière année en cercles. Les cercles étaient constitués selon la région d'origine des étudiants, et les équipes étaient à leur tour constituées à partir des cercles. Les cercles réunis formaient la confrérie de notre école. Le noyau des cercles était formé par ceux de dernière année, mais les stagiaires venaient souvent s'y ressourcer. Malheureusement l'année dernière il y eut un incident regrettable et  les cercles ont été dissous pour le reste de l'année scolaire. Un des cercles a son nom interdit d'usage à tout jamais. Les deux autres sont autorisés à transmettre leur nom. Le Maître nous a donné la liste. Le premier cercle est celui de la Fiorentina, il rassemble uniquement des Florentins. Enzo est son capo, tout le monde le connaît. Vous prenez la table du fond. Vos armes sont de gueules à la fleur de lys d'or, et en pointe d'un palais fortifié du même. Vos couleurs sont l'or, le blanc et le rouge.



cercle, compagnonnage, confrérie, étudiant,
Vos armes sont de gueules à la fleur de lys d'or,
et en pointe d'un palais fortifié du même...


On assiste à un déménagement d'une tablée à une autre.

- Le deuxième cercle est nouveau, il est celui de la Leonessa. Il rassemble des Florentins, des Toscans et des étrangers. Vous siégez à la droite de la table du fond. Vous êtes déjà à la bonne place? Bien. Son capo est Sv... Sven. Vos armes sont de transmutation sable et argent à la lionne naturelle d'or, et en chef de la fleur de lys du même. Vos couleurs sont l'or, le beige clair et le gris. Dis-moi, le petit blondinet là, tu dois céder ta place à ton capo!

Tout le monde se met à rire. Un des autres aînés se lève et va chuchoter quelque-chose dans l'oreille de celui qui a parlé. Il rougit et va s'incliner devant moi:

- Je te présente toutes mes excuses, il leoncino! Tu es tellement jeune! Je suis enchanté de faire ta connaissance, j'ai beaucoup entendu parler de toi.
- Excuses acceptées, ne t'en fais pas.



cercle, compagnonnage, confrérie, étudiant, Florence, fresques, Histoires de faunes, initiation, palais,
Vos armes sont de transmutation sable et argent à la lionne naturelle d'or,
et en chef de la fleur de lys du même...


- Le troisième cercle est celui de la Louve, il rassemble principalement ceux de Rome, de Milan et de Bologne. Bernardo est son capo. Vos armes sont de gueules à la fleur de lys d'argent, et en pointe de la louve romaine du même. Vos couleurs sont l'argent, le vert et le rouge.



cercle, compagnonnage, confrérie, étudiant,
Vos armes sont de gueules à la fleur de lys d'argent,
et en pointe de la louve romaine du même...


- Chaque cercle est financé par des donateurs. Vous devrez aller à la procure pour vous faire faire des habits liés à votre cercle. Les boursiers auront leurs vêtements offerts, les autres devront les payer de leur propre bourse. Vous les mettrez à toutes les belles occasions, c'est la dernière année qui représente l'école avec les stagiaires. Le cercle de la Leonessa risque d'être le plus petit, les anciens de la Toscana ont interdiction de vous rejoindre car leur cercle est définitivement dissous et ils ont été exclus de la confrérie. Les autres stagiaires rejoindront leur ancien cercle d'origine ou la Leonessa selon leur désir.

- On doit initier vos capos et vos seconds, vous habiller, ensuite les cercles seront prêts à se réunir. Voici trois clés de la salle, il y en a sept en tout. Les capos des équipes des stagiaires en ont chacun une, et L'Ancien a la septième. Que chacun des capos des équipes des étudiants vienne chercher sa clé. Chacun aura un stagiaire qui le guidera. Concernant la petite porte et la porte donnant sur la cuisine seul le concierge a une clé. Pour le moment ces salles sont condamnées, jusqu'à leur réouverture solennelle lors de la résurrection de la confrérie. C'est exceptionnel qu'on puisse y tenir séance ce soir. Voilà, c'est tout pour le moment. Des questions ou des remarques?

Bernardo se lève.
- Oui?
- Il serait normal que ceux de la Louve siègent en seconde place, non? Le cercle est plus ancien?

Le stagiaire rit:
- Essaye d'expliquer cela aux Toscans, ils t'étriperaient! L'ordre est de la volonté de l'Ancien, il n'y a pas à en discuter. De toute façon il est provisoire.

Tout le monde rigole. Moi je me dis que je suis en paix avec Enzo, mais que Bernardo semble avoir déjà oublié notre promesse d'hier... Un des trois aînés vient me serrer la main, c'est celui qui a glissé le mot à l'oreille de l'orateur. Il doit avoir un peu plus de vingt ans, il est grand. D'emblée je le trouve très sympathique, il m'inspire confiance.

- Salut il leoncino, je m'appelle Davide. C'est moi qui te guiderai pour la formation de ton cercle, je t'ai apporté de la lecture. Je suis très heureux d'avoir été choisi par l'Ancien pour travailler avec toi, ta réputation a largement franchi les frontières de la Toscane!
- Bonjour Davide, je te remercie pour ton aide. Tout cela est tout nouveau pour moi!
- Ne t'en fais pas, tu apprendras vite. Peut-être que Jacopo se trompe en disant que la Leonessa aura moins de membres que les autres cercles. On est déjà quatre stagiaires à vouloir rejoindre le nouveau cercle! Vendredi midi viens à la procure avec trois autres membres de ta section: on prendra vos mesures pour vos vêtements. Votre tenue vous distinguera des autres cercles. Aussitôt vos vêtements terminés on vous fera passer par une initiation. Après vous pourrez initier les autres membres de votre cercle un par un, du plus âgé au plus jeune, lorsque bon vous semblera.
- L'initiation?
- C'est une coutume ancienne qui doit vous préparer au Compagnonnage. À la fin de votre stage, dans deux ans, vous deviendrez Compagnon. Depuis quelques années des étudiants avaient remplacé l'initiation par un bizutage grotesque, qui l'année dernière finit mal. L'Ancien a mis bon ordre dans tout cela.



Le jour des confidences



Le troisième jour Fabio me chuchote en classe:

- On est réquisitionnés pour faire le mur ouest de la chapelle San Antonio! Tu sais, celle dont Enzo a dû préparer les murs cet été.
- Quoi? Tu es sûr?
- L'information vient d'Enzo en personne. Les échafaudages sont montés, les dessins et les poncifs sont prêts! Les secondes vont nous aider pour l'enduit final.
- Génial!
- Enzo ne dit plus que du bien de toi. Il a été très choqué d'apprendre que tu étais Florentin d'adoption, il se demande pourquoi tu n'as rien dit. Moi aussi je me le demande: tu aurais évité bien des persécutions. La nouvelle s'est répandue dans l'école comme une traînée de poudre, elle provient de l'Ancien en personne.
- Je voulais que tout le monde soit traité sur pied d'égalité, étrangers et Florentins. As-tu déjà oublié Akira?
- Tu as raison, rien que pour lui déjà tu as bien fait.
- Et de toute façon Enzo m'aurait persécuté pour d'autres raisons. Mais maintenant on tourne la page, regardons vers l'avenir.
- En tout cas j'ai l'impression que désormais nos équipes vont collaborer ensemble, Enzo ne m'aurait rien dit auparavant. Il a même insisté pour que notre équipe soit mise en avant pour exécuter le projet...
- Oh Fabio, j'en suis tellement heureux! La chapelle San Antonio, quel beau projet!


Le soir, un peu avant le repas, Cesare me prend à part:
- Alors il leoncino, ton moral va mieux?
- Tu as deviné? Merci pour ta gentille sollicitude, Cesare, oui cela va mieux. Ici on n'a pas trop le temps pour les états d'âme.
- Fabio est de plus en plus amoureux de toi. Tu sais ce qu'il m'a dit?

Je sais que je peux faire confiance à Cesare, il est toujours très positif.
- Raconte?
- Que quand il t'a rencontré il a enfin compris pourquoi il était venu au monde. Il considère que Dieu l'a mis ici-bas pour faire éclater ton génie de peintre aux yeux de tous. Rien que ça! Tu as de la chance, après toi c'est le plus beau garçon de toute l'école.

Je donne une tape amicale sur l'épaule de Cesare et le remercie:
- Tu es vraiment gentil toi! Mais tu sais, Fabio et toi avez une telle beauté chacun qu'elles sont trop difficiles à départager. Vous êtes tous les deux des êtres magnifiques.

Cesare me fait un grand sourire, il ne s'attendait pas à cela.
- Peut-être que c'est parce-qu'on tient tous les deux tellement à toi qu'on rayonne... Je dois encore te confier d'autres choses, elles sont très importantes, mais on attendra un moment plus propice. 



Les dernières soirées de l'été



Pendant la journée on est mis sous pression, mais les soirs, alors que les externes perdent du temps pour rentrer à la maison nous on en profite pour savourer les dernières soirées de l'été. Contrairement à la montagne, ici en plaine il fait encore très chaud. Le repas du soir est à dix-neuf heures.


On plonge entièrement nus dans l'eau.
Image hybride Eric Itschert & AI Gallery.



À vingt heures pile Akira, Fabio et moi on pénètre dans la piscine. Personne ne nous voit, alors on dépose nos vêtements sur une banquette carrelée et on plonge entièrement nus dans l'eau. On nage plus d'une demi-heure, ensuite on se rince à la douche et on se laisse sécher sur la banquette: cela se fait très vite car il y a un chauffage par le sol. On ne prend jamais d'essuies ni de slip de bain, on préfère rester discrets. Ensuite on remonte vers le studio, chacun prend une douche et se lave les dents.

On savoure l’intérêt du petit local commun. Akira est tout le temps nu à cause de la chaleur, Fabio et moi on porte juste un short de pyjama très court. C'est Circé qui nous a renippés, nos shorts sont identiques, dans une matière grise toute douce, avec un soleil jaune imprimé sur le côté droit. Akira et moi on adore jouer aux échecs, nos parties sont passionnantes. On s'allonge chacun sur une branche du divan. Très souvent Fabio vient s'allonger derrière moi. La première fois il me demande la permission. Après je lui dis qu'il ne doit plus me la demander, qu'il peut venir quand il veut. Quel beau sourire il me fait! Alors il vient se coller contre moi, je me sens enveloppé par sa chaleur, il m'étreint tout doucement, amoureusement. Parfois il renifle ma peau et mes cheveux et il me donne des bisous. C'est tellement bon d'entendre sa respiration et de sentir ses bras protecteurs autour de moi, cela m'apaise. Il y a une force incroyable en lui. Le plus souvent il se transforme en faune, je sens son lingam dressé allongé entre mes fesses. Cela me trouble, mais je me dis qu'on ne fait rien de mal. Akira ne voit rien de son état, parfois il voit le mien, mais on fait semblant de rien. Je continue la partie d'échecs et dicte la position du coup suivant, pour ne pas rompre l'étreinte de Fabio. Akira bouge les pièces. Souvent Fabio s'endort. Akira et moi on rit, heureux. Quand notre partie est finie je réveille tout doucement Fabio, je lui caresse l'épaule:

- Fabio! Fabio! Tu ne serais pas mieux dans ton lit?

Fabio se traîne dans son lit, je le couvre pour ne pas qu'il prenne froid. D'autres fois mon second finit par se frotter lentement contre moi. C'est à ces moments que je reçois le plus de bisous, son souffle devient alors de plus en plus rapide. Soudain il quitte précipitamment le divan et s'éclipse dans la salle de douche. Ensuite il revient, calmé. Un soir que Fabio est allé dormir Akira me confie:

- Il est vraiment très amoureux de toi!
- Oui, je sais. Les autres ne doivent pas savoir. C'est déjà assez compliqué pour lui comme cela. Il sait que j'ai une petite amie. Mais il vit tout cela avec beaucoup de philosophie, il dit que ma présence suffit à le rendre heureux. Jusqu'ici seul Cesare l'avait deviné, rien ne lui échappe.
- On a de la chance d'avoir notre second.
- Il est génial, jamais je ne voudrais lui causer du tort!
- Moi non plus, et son amour pour toi restera donc un secret entre nous.
- Merci Akira, toi aussi je te trouve chouette! On forme une belle équipe à nous trois.

Avant de dormir, je souhaite la bonne nuit à Akira. Il me glisse à l'oreille:
- Note bien que je comprends Fabio. Tu es tellement beau! Fais de magnifiques rêves!
- Toi aussi! Vivement demain soir, en auto-défense je suis en train de me rouiller.
- Ne t'en fais pas, c'est comme pour le vélo on retrouve de suite les bons gestes.
- Je peux t'embrasser?
- Bien sur! J'étais jaloux de vous deux!

Je ris, je me mets sur la pointe des pieds et glisse un bisou sur chaque joue d'Akira. Le soir j'ai tant besoin de tendresse...

Akira m'ébouriffe les cheveux d'un geste protecteur, je me glisse ensuite dans mon lit. Avec lui, Fabio et Cesare je me sens vraiment en sécurité. Ils ne me quittent jamais d'une semelle. Ils sont plus forts et plus âgés que moi. Le cauchemar de mon agression s'éloigne...



Un weekend sur deux



Au début de l'année scolaire il est prévu que je ne rentre plus au palais qu'un weekend complet sur deux, pour retrouver Morgane. L'autre weekend je ne reviendrai que le samedi soir et je rentrerai déjà le dimanche soir à l'internat. Le programme de la rentrée est trop chargé. Circé s'inquiète. Le soir à l'internat je mange beaucoup moins, il n'y a qu'à midi que la nourriture est potable car on mange à l'école. Le stress aussi me fait maigrir. 





Commentaires

Articles les plus consultés