16.33. Rencontre avec les stagiaires


On se retrouve dans un café d'étudiants en face de l'école.
Image composite, voir lexique, à image hybride.



Début de l'histoire...

Sven


Un soir de la première semaine d'octobre, Davide me propose un rendez-vous avec les trois autres stagiaires voulant rejoindre le cercle de la Leonessa. On se retrouve dans un café d'étudiants en face de l'école. Le café se nomme 'L'Artigiano'.
 

Le café se nomme 'L'Artigiano'...


J'arrive flanqué de Fabio, Cesare et Akira. Le café semble avoir existé de tout temps. Il y a de grandes tables en bois et des bancs. Au mur, des miroirs anciens alternent avec d’anciennes photos de classes d’étudiants. Elles doivent avoir été réalisées depuis bien longtemps, elles sont dans des tons sépia. Cela doit sûrement être des copies venant des archives de la ville, car sinon d’où viennent-elles ? D’autres photos montrent des anciennes vues de la ville. Et puis il y a encore d’anciennes affiches vantant le prestige de notre école mélangées à des affiches de théâtre. Enfin il y a, bien mis en évidence, trois portraits d’élèves illustres. Là encore, je me demande d’où ils viennent… L’éclairage est indirect, des anciennes lampes à pétrole alternant avec des bougies plantées dans de vieilles bouteilles à vin. Les poutres en bois du plafond ont été mises à nu. Une grande bannière y pend, cela doit être celle de l’ancienne Confrérie de notre école. Une musique psychédélique planante très rythmée complète l’atmosphère, heureusement elle est discrète.


Il y a, bien mis en évidence, trois portraits d’élèves illustres
Image composite, voir lexique, à image hybride.


Les quatre stagiaires nous attendent assis sur un banc, ils se lèvent à notre arrivée. Davide m’accueille avec un grand sourire.

- Salut Sven, tu es venu en force je vois?
- Tu devras t'y faire, je ne puis plus circuler en ville sans qu'ils m'accompagnent.
- Bigre! Viens, je te présente mes candidats: voici d'abord Michele. Il est d'origine espagnole, ses ancêtres ont dû fuir en Italie suite aux persécutions par la reine Isabelle Ire de Castille.
- Enchanté, Michele, tu es le bienvenu parmi nous! Davide m'a parlé avec admiration de ta grande culture et de ton intérêt pour la Qabbale.
- C'est vrai, Davide?

Davide sourit et continue:
- Et voici Mirko, il est originaire de Naples.
- Bienvenue, Mirko! Tes ancêtres étaient de fabuleux fresquistes, on a tant à apprendre d'eux!
- Enfin voici Yohannes, il est venu spécialement d'Addis Abeba pour se perfectionner chez nous.
- Bienvenue Yohannes! J'admire l'art inimitable de ton peuple, et en particulier celui de tailler des églises dans la pierre!

Yohannes a un sourire joyeux découvrant de magnifiques dents blanches:
- Tu... tu connais un peu mon pays?
- Malheureusement uniquement par des livres, mais ils m'ont furieusement donné l'envie de le visiter un jour! Il me fascine. 


On commande du vin.Image réalisée avec Ai Gallery.


De suite on sympathise, je sens qu'on a une chance énorme d'avoir ces quatre-là dans notre cercle. Bernardo est un sacré imbécile de les avoir laissé filer. Ils sont enthousiastes et passionnants. Davide m'a aussi vanté leurs talents exceptionnels de fresquistes. On commande du vin. Moi je ne bois qu'un seul verre. Je sens que Davide a également vanté mes qualités à ses condisciples, ceux-ci me pressent de questions. Enfin les stagiaires se lèvent tous et boivent à ma santé:

- Longue vie au lionceau! Merci de nous avoir accueillis dans ton cercle!

Ensuite mes condisciples et moi on ouvre à notre tour une santé:
- Aux nouveaux de notre cercle! Aux plus talentueux des stagiaires!

Je bois prudemment une partie de mon verre. On commande des crostini pour accompagner le vin. Je suis heureux de voir à quel point les garçons s'entendent après si peu de temps passé ensemble. Cesare s'est de suite pris de sympathie pour Michele et le presse de questions sur la Qabbale, le doux Fabio s’intéresse à Naples qu'il n'a jamais eu la chance de visiter, Akira l'Asiatique découvre avec ravissement Yohannes l'Africain. Davide me glisse dans l'oreille le petit discours qu'il me propose de tenir. Je donne mon assentiment, Davide frappe de la main sur la table et tout le monde se tait.

- Notre capo veut vous dire un petit mot.
- Chers condisciples de la Leonessa, ce soir je suis vraiment très heureux de nous retrouver pour la première fois réunis. Ce moment sera marqué d'une pierre blanche, car j'ai de grands projets pour nous! Notre route sera belle et longue, elle dépassera le temps du stage pour qui voudra la continuer ensemble. Notre petit nombre et nos talents seront notre force, notre cercle sera soudé comme aucun autre. Chacun doit aider les plus faibles, car n'oubliez jamais ceci: la force de la chaîne est celle du plus faible de ses maillons. S'il y a le moindre problème, n'hésitez pas à m'en parler. Vous pouvez aussi en parler à Davide pour les stagiaires et à Fabio pour les étudiants, ils viendront m'en rendre compte. Chacun de vous est un être exceptionnel, et je suis fier de vous compter chacun dans notre cercle. Je passe la parole à Davide.
- Merci capo. Nous venons de recevoir les capes de nos tenues. C'est suffisant pour pouvoir commencer l'initiation des quatre étudiants ici présents. Nous la ferons ce samedi encore. L'Ancien tient beaucoup à ce que ce soit ces quatre-ci les premiers initiés de l'année scolaire, d'où notre hâte. Le stage d'été sportif de l'année passée leur a été très profitable: il leoncino et Fabio ont appris à monter à cheval, Cesare était déjà un excellent cavalier. Nos quatre étudiants ont appris à voler avec les ailes de toile. Enfin ils nagent parfaitement bien. Rien ne nous empêche donc de leur conférer la plus haute initiation qu'un étudiant puisse recevoir. Un petit car nous attendra samedi matin, à huit heures! Ceux de la Louve nous talonnent, ils comptent initier leurs premiers étudiants à la mi-octobre, quand on aura reçu nos uniformes complets. Quand à vous les étudiants je compte sur votre silence le plus complet en ce qui concerne votre initiation. Je vous préviens: elle ne sera pas tout à fait sans danger. L'un de vous préfère suivre l'initiation de base? 

On se regarde tous les quatre, personne ne bouge. Je murmure aux autres: 
- Silence le plus complet, ma famille ne doit rien savoir!

Deux autres voix suivent en cœur:
- La mienne non plus!
Cesare se contente de sourire et rajoute:
- Il leoncino, s'il t'arrive quelque-chose je suis mort! Pour moi le risque est double! Mais promis, je ne dirai rien à Circé.

Davide reprend:
- Et donc, tout le monde est pour l'initiation la plus haute?

Je réponds au nom de nous quatre:
- Oui. On prend le risque.
- Je n'attendais pas moins de vous. Je te rends la parole, capo. 
- Un petit mot encore pour nos chers stagiaires: les étudiants de la Leonessa ne sont que douze, avec vous encore moins nombreux cela ne fera que seize hommes. Comprenez bien que nous devons soigneusement éviter de répondre à toute provocation des autres cercles. Chaque cercle compte trois fois plus d'hommes que le nôtre. Toute bataille rangée est à proscrire car elle est perdue d'avance; malheur à celui qui a été vaincu une première fois! Si on a des différends on devra les régler en combat singulier. J'en ai parlé aux capos des deux autres cercles et par chance ils sont d'accord là-dessus. Par ailleurs nous avons promis à l'Ancien de maintenir la paix et l'harmonie entre les cercles, donc si une dispute survient elle sera probablement le fait de stagiaires.


En rentrant à l'internat on discute tous les quatre un peu inquiets: 
- Qu'est-ce qu'ils nous préparent?
- Il semblerait que des bizutages se soient très mal terminés!
- Cela ne sera pas un bizutage, mais une initiation traditionnelle.
- Si Circé apprend cela elle piquera une terrible colère!
- Cesare, dois-je te rappeler que tu viens de me promettre de ne rien lui dire? Ta complicité est une raison de plus pour qu'elle n'en sache rien! Elle est trop occupée par les préparations de son mariage avec Lorenzo, elle a temporairement détourné son regard et son attention de moi. C'est maintenant ou jamais!
- C'est un peu vite oublier ses talents de Magicienne...
- Y ajouter du crédit c'est entrer dans son jeu. Oublies cela et tu ne t'en porteras que mieux...


Je téléphone au palais pour prévenir que je ne rentrerai pas de tout le weekend en raison de mon travail. De toute façon c'est un weekend où Morgane n'est pas là.





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