16.44. Le chaton-zèbre
Début de l'histoire...
On dort jusqu'à neuf heures, un rayon de soleil entre deux
nuages finit par nous réveiller. Le chauffage s'est mis en route sur le mode
jour et j'ai trop chaud. Je repousse la grande couette, et j'admire Fabio qui
se réveille. Aussitôt qu'il émerge du sommeil il me fait un merveilleux sourire.
Comme tous les jeunes hommes au réveil on est à nouveau à l’état de faune. Je
m'étire langoureusement, je sens la caresse du regard de Fabio sur tout mon
corps. C’est Fabio qui parle en premier :
- Bonjour Sven, j'ai rêvé de toi toute la nuit, bizarre non?
Tu as bien dormi?
Je ris.
- Délicieusement bien. Grâce à toi !
- Dis-moi, Sven, il y a quelque-chose que tu m'as dit hier qui
me laisse perplexe. Pourrais-tu éclaircir ma lanterne? Bien sûr tu n'es pas
obligé de me répondre…
- Fabio, je t'ai déjà dit que je ne voulais plus aucun
mystère entre nous. Désormais j’en aurai d'autant moins pour toi que tu es
désormais intégré à notre communauté: tu partageras tous nos secrets. Dis-moi?
- Tu m'as raconté qu'au palais ils te demanderaient une
chose avec laquelle tu vas avoir très difficile. Quelle est cette chose?
- Lorenzo est stérile. Circé compte sur moi pour leur faire leurs
enfants…
- Oh mon Dieu ! Je comprends mieux maintenant pourquoi
tu parlais de relations intimes avec Circé…
- Le temps de lui faire des enfants. Elle est splendide,
physiquement elle m'attire beaucoup. Mais elle a si souvent joué le rôle de
grande sœur que cela me fait un peu bizarre…
- Sven, tu ne dois jamais accepter de relations intimes avec
quelqu'un si tu n'y trouves pas ton compte! Ni avec moi ni avec Circé! Tu ne
dois pas accepter ce type de relation pour faire plaisir ni en remerciement! Ton
corps est sacré!
- Calme-toi mon cher second. Mon oncle m'a dit exactement la
même chose que toi, ne t'en fais pas, je n'oublierai pas. Tu es trop mignon
quand tu prends ma défense. Avec toi je n'ai pas les mêmes problèmes qu'avec
Circé, affectivement on est sur un pied d'égalité. En fait c'est la raison pour
laquelle je voudrais entièrement m'affranchir de Circé. C'est seulement à cette
condition que je pourrai lui faire des enfants… Tu sais, ici on est plutôt
libres dans nos manifestations de tendresse !
- J’ai lu nos règles. Pour moi tout cela est nouveau. Je
suis tellement heureux d’avoir été adopté par la communauté ! Tu te
souviens, je n’osais même pas imaginer de pouvoir dormir un jour au palais. Et
encore moins de me retrouver un matin tout nu dans ton lit !
On rit tous les deux. C’est si bon d’avoir Fabio à côté de
moi. Je lui donne une délicate caresse sur la main, en frottant ma paume contre
la sienne. Il sourit, son regard est tellement tendre… Ses yeux sont
particulièrement chauds, ils sont marron foncé, quand je plonge mon regard dans
le sien je n’arrête plus de m’y perdre. Pourtant on se sent redevenus timides
comme au premier jour où l’on s’est rencontré. On se couche sur le côté, chacun
tourné vers l’autre. Son visage est splendide. Je ne me lasse pas du dessin
parfait de ses sourcils, de ses yeux, et de sa bouche si sensuelle. Je les ai
déjà tellement souvent reproduits dans mon cahier d’esquisses… Il a de longs
cils noirs, plus beaux que celui des filles. Il joue avec les boucles de mes
cheveux. Leur blondeur d’un doré pâle, presque platine, le fascine. Alors mon
regard quitte son visage, et je commence à admirer mon ami sans plus cacher mon
trouble. J’en ai vraiment trop envie.
Je murmure :
- J’aime tellement la couleur de ta peau, elle est si sombre
à côté de la mienne !
- Moi c’est la tienne que j’admire, elle est dorée à
souhait ! Et je n’ai jamais vu une peau aussi douce et aussi glabre !
Une vraie peau de pêche ! On dirait celle d’un enfant !
Mes yeux descendent le long de son corps magnifique. Il a
une belle toison noire et bouclée au-dessus de son lingam, une fine ligne de
poils remonte jusqu’à son nombril. Il a un fin duvet sur ses jambes, j’adore. Sa
musculature est déjà celle d’un homme. Moi je n’ai pas encore un seul poil à
part un minuscule triangle de duvet blond ornant mon pubis… J’admire son lingam
tendu. Plus fin que le mien, il semble plus long. Le gland du thyrse est caché,
on devine sa forme élégante et allongée. Le fourreau se prolonge un peu au-delà
du gland, et accroît encore l’impression de longueur. Pourquoi les jeunes
hommes ont toujours ce besoin irrépressible de comparer leur lingam ? Je
fais cette remarque typiquement adolescente :
- Le tien est plus long…
Fabio dément et dit que c’est le mien le plus long et le plus beau. Alors comme des gosses on les place tout près l’un de l’autre pour comparer. On rit de nos différences, en même temps je me sens horriblement excité : nos lingams se touchent maintenant.
Fabio dément et dit que c’est le mien le plus long et le plus beau. Alors comme des gosses on les place tout près l’un de l’autre pour comparer. On rit de nos différences, en même temps je me sens horriblement excité : nos lingams se touchent maintenant.
- Bon, d’accord, le mien est plus gros et plus long, mais c’est justement cela que je lui reproche. Il est disproportionné par rapport à ma taille, ce n’est vraiment pas discret. Chez toi tout est harmonie ! J’adore l’élégance du tien quand il est au repos, il est tout discret, le mien même au repos il est trop long et trop encombrant. C’est tellement émouvant quand le tien grandit et se dresse, au moins on voit la différence ! On peut échanger ?
Fabio rit.
- Chaton, vraiment, tu dis cela exprès pour me faire
rougir ? Moi je préfère le tien, mais je ne veux les échanger pour rien au
monde car ton thyrse fait partie intégrante de toi et de ton charme... Un jour
je m’agenouillerai devant toi et je le vénérerai comme il le mérite.
[ Partie censurée. Voir Préambule.]
[ Partie censurée. Voir Préambule.]
- J’ai encore envie d’un grand câlin. Je me sens trop bien.
Je voudrais me serrer tout nu contre toi. Tu n’en as pas envie ?
- Sven, tu es redoutable ! Bien sûr que j’en ai très
envie ! Mais je ne veux pas qu’on fasse des choses que tu regretterais
ensuite. Hier tu m’as dit que tu voulais attendre ? Ta déclaration d’hier
m’a tellement fait plaisir, tu ne peux pas savoir. Mais j’aimerais d’abord
qu’on discute à trois, Morgane, toi et moi, pour que tout soit bien clair entre
nous. Ensuite j’ai envie qu’on se découvre petit à petit, toi et moi, en
prenant tout notre temps.
Je ris :
- Au fond c’est comme l’art de savourer un joli cadeau que l’on
reçoit : ceux qui n’ont aucune finesse le déballent rapidement sans même
regarder l’emballage. D’autres au contraire admirent l’emballage, enlèvent une
couche et admirent le nouveau papier qui se dévoile à eux, ils méditent sur le
petit mot glissé entre deux feuilles, ils remarquent la texture et le parfum
différent de chaque papier ; ils retardent au maximum le moment où ils
vont enfin découvrir ce qui se cache sous les voiles vaporeux du dernier papier
satin parfumé.
Fabio sourit :
- C’est exactement cela ! Un jour que j’étais gosse,
j’ai reçu une belle boîte de fruits confits pour moi tout seul. On avait tous
reçu la nôtre, c’était aux Rois mages. Mon frère a tout mangé en une seule
journée et il a eu une solide indigestion. Moi j’ai dégusté deux demi-morceaux
de fruits confits par jour, en admirant leur couleur, leur transparence et leur
belle texture. Quelle expérience, avoir l’occasion de découvrir leur différence
de goût.
- Je peux venir sur toi ? Tu peux en profiter pour me
peloter et me caresser les fesses comme hier soir, je sais que tu en meurs
d’envie ! Et moi j’ai adoré !
- Tu m’as l’air drôlement déluré, toi ! Qui a eu déjà
l’honneur de te les toucher, à part moi ?
- Euh… nues ?
- Oui, vêtues je n’ose même pas te poser la question !
Tu suscites tellement de passions…
- Morgane, Circé… puis il y a eu aussi ma servante, Julia, mais
juste pour me les laver, encore qu’on était tous les deux très troublés, son
visage est devenu tout rouge… ah oui, et Lorenzo aussi m’a lavé, mais seulement
l’arrière. Je ne te dis pas l’état dans lequel il était !
Fabio siffle en riant :
- Tout cela en seulement un été ?
- Ben oui. J’adore ! Tu es fâché ?
- Bien sûr que non, tu es tellement irrésistible… Bon, entendu,
mais on ne fait rien de plus, d’accord ?
- Promis juré !
- Viens sur moi. Oh mon Dieu ! Tu es vraiment un
poids-plume ! Ouah ! C’est trop bon de te sentir contre moi !
[ Partie censurée.]
[ Partie censurée.]
- Sven, je t’interdis de dire du mal de toi ! Qu’est-ce
que c’est que ces idées étranges ? Tu es l’innocence même et tu viens de
me faire un splendide cadeau ! Je sais maintenant à quel point tu es
attiré par moi. Cela me rassure tellement…
- C’est vrai ?
- Bien sûr que c’est vrai ! Jamais je n’aurais imaginé
d’avoir des moments aussi doux avec toi ! Non seulement tu ne me fuis
plus, mon merveilleux chaton, mais je te sens détendu et confiant comme jamais.
Quand tu nous as inondés j’ai cru que j’allais mourir de bonheur ! Et on
ne s’est même pas touché le lingam !
Heureux je retrouve ma sérénité. Fabio a vraiment le don de
me pacifier. Enfin je trouve le courage de le libérer, on se lève et il me dit
en riant :
- À la douche maintenant, et c’est moi qui te lave ! Si
Lorenzo a pu le faire, alors je réclame ma part !
- Bah, je ne l’ai autorisé à le faire qu’une seule fois,
pour enterrer sa vie de garçon. Et je ne le lui permettrai plus, malgré toute
l’affection que j’ai pour lui. Serais-tu un peu jaloux, par hasard ?
- Je ne suis pas jaloux de ce que tu peux faire avec les
filles, mais avec les garçons c’est autre chose… Bon, il ne faut pas mouiller
ta tête ni ton pansement. Donne-moi ton gant de toilette.
- Dis…
- Oui ?
- Lorenzo l’a fait avec sa main nue.
- Mon Dieu, tu finiras par me rendre fou !
D’accord ! Mais ton sexe tu te le laves tout seul sinon je ne réponds plus
de moi-même. D’abord tu me regardes timidement, ensuite tu te colles
langoureusement contre moi jusqu’à l’extase, et puis maintenant tu veux que je
te lave à mains nues ? Tu es vraiment un drôle de zèbre ! Mon chaton
adoré, je suis dingue de toi mais ne brûlons pas les étapes, ne dilapidons pas
notre innocence en un seul jour…
Je ris :
- Drôle de zèbre ou chaton ? Il faudrait savoir…
- Un chaton-zèbre alors. Lève les bras.
Mon second me lave avec une telle tendresse que j’ai à
nouveau très envie d’avoir des caresses plus précises. Pourtant je ne lui
demande plus rien, je refrène mon désir : avec moi il doit vivre un
véritable calvaire ! J’admire sa retenue et sa force de caractère, je
devrais prendre exemple sur lui. Il est vraiment temps d’apprendre à dominer
mes propres envies. Tout est si nouveau pour moi ! J’aime son exemple des fruits
confits.
- Fabio, pardonne-moi… Je me sens parfois tellement
impudique…
- Qu’est-ce que tu racontes, mon merveilleux chaton-zèbre ?
C’est ainsi que je t’aime le plus. Moi je me suis frotté contre toi, à l’internat,
et tu m’as toujours laissé faire. Je t’en suis reconnaissant. Puis aujourd’hui je
peux enfin te caresser les fesses en m’y attardant longuement, j’en rêvais
depuis si longtemps… Elles sont irrésistibles ! Je suis sûr que je ne suis
pas le premier à te le dire ?
Je rougis violemment. Fabio n’insiste pas devant mon trouble
et change de conversation :
- On ne devrait plus trop tarder à descendre pour ne pas
rater le petit-déjeuner, et je dois encore refaire ton pansement…
Fabio s’éclipse un moment pour préparer le bandage et le
désinfectant, puis revient tout souriant et détendu. Son caractère heureux est
communicatif. Il pense toujours d’abord à moi, avec lui je ne crains rien. Il
s’est institué en gardien temporaire de notre innocence malgré son désir pour
moi. C’est à lui de se laver maintenant, je lui frotte le dos avec son gant de
toilette. Sa carrure est large, ses bras sont musclés. Je lui glisse timidement
à l’oreille :
- Je t’aime et je t’admire !
Il rit, heureux :
- Je suppose que tu as deviné que c’est réciproque ! Encore
infiniment merci pour ton magnifique cadeau !
- Tu sais, c’était involontaire, je n’y pouvais rien… Alors
si cela arrive encore, tu le prendras chaque fois comme un cadeau ?
- Bien sûr ! Mon amour, tu n’imagines pas comme cela m’a
ému ! J’étais tout au bord de suivre ton chemin…
Mon amour, c’est
la première fois qu’il me dit cela. C’est fou comment un simple émoi peut nous
rapprocher à un point pareil ! J’avale ma salive, j’ai fort envie de
descendre plus bas en laissant tomber le gant de toilette. Et puis je voudrais
tant lui témoigner ma tendresse en lui caressant le lingam pour le délivrer,
mais je n’ose pas encore après ce qu’on a dit sur les cadeaux et les fruits
confits…
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