16.49. Le retour à Florence


Au palais on est accueilli par un festin.
Image générée avec l'aide de l'IA Art Gallery



On ne prend pas le temps de se laver, on va picorer quelques aliments sur la table du petit-déjeuner. On est trop énervés pour s’y attarder longuement. Babbo et mère se disputent gentiment sur la tenue qu’on doit mettre. Cesare rit. J’interviens avec douceur : 

- Babbo, et si c’est moi qui tranchais ? Ce matin je voudrais la moitié de la garde avec nous, avec leurs plus beaux vêtements, à cheval et armée. Cesare, ses deux seconds et Fabio seront tout habillés de noir. Moi en blanc. Nous aussi on descendra au village à cheval. 

Mère intervient, craintivement : 

- Tu porteras quand-même ta cape d’étudiant ? 

- Non, je ne la prévois que pour ce soir. Elle est chaude et confortable mais elle me limiterait dans mes mouvements. On portera une arbalète. Il faudra prévoir des servants pour garder armes et chevaux à l’entrée de l’église. La colline retrouve sa fonction d’origine : la protection de la région. On doit marquer cela dans la tête des villageois. 

Pourquoi veulent-ils toujours que je porte cette cape ? Soudain je la suspecte d’avoir des vertus dont j’ignore encore la teneur… 

Quand on entre dans le village j’ai prévu un certain décorum. Il y a d’abord des gardes. Ensuite Cesare, ses seconds et Fabio m’entourent sur des chevaux à la robe sombre, ils forment un losange, moi je monte ma jument blanche au centre du losange. Père et mère suivent en calèche, des gardes ferment la marche. La messe et le Te Deum sont grandioses ; les gens du village, rejoints par ceux d’autres localités, y ont mis tout leur cœur. Je suis étonné par l’afflux de toute cette foule. Je décore solennellement Matteo de l’étoile blanche à huit rais, seule décoration que nous sommes habilités à donner. Je ne sais pas encore que plus tard cette distinction sera particulièrement recherchée dans notre province. Elle s’accompagne d’une petite pension s’ajoutant à la solde ordinaire. Circé va râler, mais bon, on ne se refait pas… Père et mère retournent au Palais, et avec eux la garde. Moi, le régisseur a demandé de me voir. On se rend à sa demeure, et il me reçoit seul dans son bureau. Cesare, ses seconds et Fabio attendent, entourant la maison par ses quatre points cardinaux. Ils ne sont pas descendus de cheval, je les trouve impressionnants tout en noir avec leur grande arbalète. Aussitôt entré le régisseur me reçoit avec un bouillon chaud. Sa fille qui m'a guidé lors de l'incendie est là, silencieuse, en retrait, dans l'ombre. Je sens un mélange de bienveillance infinie et d'admiration muette dans son regard. 

- Ma fille peut-elle assister à notre conversation? Elle est comme ma secrétaire. 

- Bien sûr! Et pourquoi ne l'emmèneriez-vous pas au palais les prochaines fois que vous y monterez? Je donnerai des consignes pour qu'on la laisse passer sans formalités. 

Je suis gratifié d'un grand sourire reconnaissant, le régisseur lui reste impassible. 

- Merci jeune maître. Il y a un afflux de plus en plus grand de réfugiés provenant des terres brûlées par les incendies. Que faut-il faire ? 

- Il faut tous les accueillir, sinon ils vont quitter nos terres pour le Nouveau Monde ! La province ne peut se permettre une nouvelle saignée de population ! Vous verrez cela avec père, car je dois retourner à Florence. Je lui en ai dit un mot. On doit en profiter pour embaucher, même des provinces voisines si nécessaire ! Nous devons avoir un réseau ferroviaire beaucoup plus efficace, réoccuper les fermes abandonnées dans nos domaines et ceux des autres, installer tous les corps de métiers possibles dans nos maisons de San Giannino, embaucher des gardes parmi les villageois les plus sûrs… Heureusement nous avons des réserves pour cet hiver, on ouvrira nos greniers et on payera d’abord les gens avec de la nourriture. Je crains qu’on doive aussi réorganiser une administration digne de ce nom. Dans les villes elle tient encore le coup, mais dans les campagnes le chaos et l'arbitraire gagnent du terrain. Père en parlera au prochain Grand Conseil de San Giannino. J’ai conseillé à Père de vous donner carte blanche. Demain vous êtes attendu au Palais. 

- Merci pour votre confiance, jeune maître. Les choses bougent, l’espoir de ceux de notre province se tourne maintenant vers la famille des Salvati, tant décriée autrefois. En arrêtant l’incendie vous avez préservé un immense territoire, et cela commence à se raconter. Vous devenez une légende, profitons-en pour faire le bien. Et puis il y a ces lycaons abattus, et vous dansant sur la muraille avec notre tireur d’élite… Ils vous ont tous vus. Pour eux il reste encore un mystère non résolu. Quel est le second tireur d’élite ? Les gardes sont muets comme des carpes ! 

- J’en suis très heureux. Leur silence est la preuve qu’on peut vraiment leur faire confiance ! Quant à vous, vous avez eu les bons gestes pour effacer les traces de ces horribles bêtes. C’est très important, la précision de ces gestes nous préservera de toute nouvelle incursion et de toute nouvelle souillure, même si pour les ignorants ils ressemblent à des rituels superstitieux surannés. 

- J’aime lire les anciennes légendes, et j’en connais beaucoup d’autres jamais écrites. On nous avait annoncé la venue des lycaons noirs, on y était un peu préparé. Moi, par déduction, j’ai deviné que le second tireur d’élite c’était vous ! 

En parlant, le régisseur me tend une étoffe emballant le carreau récupéré sur le cadavre de la femelle lycaon. L’argent de la pointe du carreau est devenu tout noir. 

- Cela sera un second secret entre nous : il faut que le doute reste le plus longtemps possible. Nos défenses ne doivent pas être dévoilées à l’ennemi. 

Le régisseur rit : 
- Je ne suis pas sûr que le doute persiste longtemps : la légende le remplacera très vite ! Le trait et sa pointe ont étés passés au feu. La pointe est en argent, vous aussi vous vous êtes préparés à la venue de ces monstres ! Comment avez-vous appris les bons gestes? 

Ma réponse est laconique, je ne veux pas trahir les secrets de la colline. 
- Je viens du Danskmark. Merci d’avoir récupéré le trait. 
- Par contre nous avons laissé la balle où elle était… 
- Vous avez bien fait ! Le sang des lycaons est empoisonné, il faut éviter de le toucher. 
- Tout ce qui a été en contact avec leur sang a été brûlé… 

Je prends congé du régisseur et on remonte vers le palais. Des gens s’agenouillent devant notre passage, cela me met toujours mal à l’aise, vivement à Florence ce soir. J’aimerais tant redevenir un garçon comme les autres… 




Au palais on est accueilli par un festin. Comme promis Akira est arrivé avec Davide, Michele et Mirko. On fête nos retrouvailles et ils nous donnent des nouvelles de Florence. On a plein de choses à se raconter. Un sanglier entier est en train de rôtir dans la cheminée. C’est un cadeau du village. En fin d’après-midi on se douche et on se change. La calèche fait plusieurs allers retours pour nous amener à la gare avec nos valises. On est sept étudiants, on a revêtu notre uniforme. Je passerai plus facilement inaperçu. Du moins c’est ce que je me dis pour me tranquilliser. Car la composition du train, elle, n’est pas très rassurante ! Bien sûr il y a trois wagons splendides, dont un sert de restaurant et un de fourgon postal. Mais devant la locomotive diesel il y a un wagon-plateau avec deux gardes armés de fusils derrière des sacs de sable, je reconnais Matteo avec son fusil spécial. En fin de rame il y a encore un wagon de même type qu’à l’avant, avec Mario et Gianni armés de simples arcs. Ils sont tous les quatre bien emmitouflés et portent des lunettes de motocyclistes. Sur chaque wagon-plateau il y a un puissant projecteur orientable, bricolé pendant la journée. Je n’aimerais vraiment pas être à leur place. Je sais que contrairement aux arbalètes les arcs se chargent facilement, mais ils semblent dérisoires face à des fusils éventuels... Des fusils, il nous faut absolument des fusils ! Mais tout a été si vite ! Un seul automne, des incendies, et tout a changé. Ce qui achève d’entamer mon moral, c’est que mère, en me disant au-revoir, pleure à chaudes larmes. Elle a craqué, c’est comme si elle me voyait pour la dernière fois et que les portes de mon wagon se fermaient sur mon tombeau. J’ai beau lui dire par la fenêtre que je serai de retour la semaine prochaine, elle ne se calme pas. 

Enfin la lourde locomotive se met en branle dans un sourd grondement et un épais nuage de fumée. Une fois la borne du domaine dépassée le train trouve très vite sa vitesse de croisière. On se réunit dans le wagon restaurant. Cesare, pour calmer notre tension, propose de boire du vin. Il a tout prévu, le bougre ! Car s'il fait boire les autres, lui et Akira se contentent de thé noir, ils restent vigilants. Nous on se détend en buvant et en mangeant, on reparle de nos projets. Parfois je regarde dehors, la végétation semble indemne et les villages s'endorment paisiblement. On retourne s’asseoir dans l’autre wagon, et on finit par somnoler. Soudain, en pleine forêt, le train réduit sa vitesse. On arrive à l’échangeur avec les voies régionales. Je me lève pour regarder les arbres et soudain un coup de feu résonne, un seul, et Michele pousse un cri de douleur. Cesare se rue vers lui : 

- Michele, ça va ? 
- Oui, mais c’est comme si j’avais reçu un violent coup sur le bras ! 
- Montre ! Oh mon Dieu, regarde ! 

Une balle tombe de la cape de Michele. Alors je finis par comprendre pourquoi père et mère insistaient tant pour qu’on porte ces capes : elles ont bel et bien des propriétés spéciales, pourtant elles semblent être faites de simple laine. À l’endroit où la balle a frappée, la laine est à peine roussie. 

- Tu t’en tireras avec un gros bleu. Heureusement que le tireur vise comme un pied. 

Pendant ce temps les gardes du wagon avant répondent par trois tirs de sommation. Le train reprend de la vitesse. Après inspection du train Cesare revient, rassurant : 
- C’était un tireur isolé embusqué dans la forêt, sans doute un braconnier. Il a dû être très surpris de notre réaction et s’est enfui sans demander son reste. Il n’y a pas de casse à part le bleu sur le bras de Michele et ce trou dans la vitre. 
- Quand-même, il devait bien deviner qu’il y avait un train devant lui, non ? Il aurait pu tuer quelqu’un ! Et s’il avait tiré une seconde fois ? 
- Après les tirs de sommation cela m’aurait étonné ! Matteo l’aurait abattu, il a vu la lueur rouge d’où est parti le coup et il a aussitôt pris le tireur dans sa ligne de mire. C’est l’autre garde qui a fait les trois tirs de sommation, ils sont bien rodés ces deux-là !


Des ouvriers s’affairent sur une deuxième voie...


La tension retombe, et certains d’entre nous s’endorment pendant que le train file dans la plaine de la Bisenzio. C’est un nouveau ralentissement du train qui nous réveille. Je regarde par la fenêtre, et je suis effrayé : le paysage au dehors est entièrement calciné. Des ouvriers s’affairent sur une deuxième voie, éclairés par de grandes lampes. Ils remplacent des rails tordus par la chaleur. Je vois aussi des tentes et des campements de fortune le long des voies. Plus loin on passe par un immense chantier : on déboise les murailles de Florence, et de-ci de-là on prévoit déjà le matériel pour monter des échafaudages. Enfin on arrive à la gare de Florence, la ville semble avoir été épargnée. Les quais sont remplis de gardes civiques, manifestement la ville craint de nouveaux désordres. Une petite armée silencieuse vient récupérer nos bagages, Cesare leur donne des ordres. Les deux gardes du Palais restent sur le train, armés de fusils ils ne peuvent pas mettre pied à terre par convention avec la ville. Heureusement ils sont habiles et rejoignent un des wagons par le toit. Mario et Gianni nous rattrapent, ils ont dû laisser leurs arcs sur le train et les gardes sont allés les récupérer. Le train repart aussitôt dans l’autre sens, sans prendre aucun passager, l’éclairage des wagons entièrement éteint. Je suppose que ce sont les deux gardes qui en ont décidé ainsi, pour garantir leur propre sécurité. 

On prévoit de sortir discrètement par un côté de la gare, et là j’ai un choc : des réfugiés occupent tout le dernier quai de la gare. Il fait si froid qu’ils ont allumé de petits feux. Manifestement ils n’ont pas d’autre lieu où dormir. On doit se frayer un passage parmi des corps allongés. Alors je remarque que certains de nos gardiens ont de longues baguettes flexibles. Ils crient de nous faire place. On est à la sortie quand un homme s'approche de moi, il semble ivre. Un gardien lui crie: 
- Place! Tu n'as pas compris? 

L'homme continue d'avancer vers moi, je ne le sens pourtant pas menaçant. Est-ce que mon visage lui rappelle celui d'un fils disparu? Soudain le gardien lui lacère le visage d'un seul coup de baguette. L'homme recule, hébété, le visage en sang. Il y a des gardes civiques qui assistent à la scène, mais ils ne bougent pas, il y en même un qui rit. Ils ont reconnu la faction de Circé. Je suis sidéré. Cesare voit mon expression horrifiée. Je lui murmure: 
- Cesare, était-ce vraiment nécessaire? 

Je vois à son regard sévère qu'ici c'est lui qui donne les ordres. 

- N'interviens surtout pas! Fais semblant de rien et continues de marcher en gardant la tête bien haute. Ne nous mets pas tous en danger. Ici tu n'es plus sur nos domaines. 
- Mais la Garde Civique n'a pas bougé? 

Cesare reprend sur un ton badin et avec un léger sourire en coin: 

- Dieu merci! Bienvenue dans la ville libre de Florence, capitale de la Toscane. À l'intérieur de cette ville tout est question d'équilibre, et l'équilibre n'est heureusement pas rompu. Je compte bien sur notre capacité incroyable de résilience pour tout maintenir en fonctionnement. 

Je sens bien qu'il a raison, et je lui suis reconnaissant pour son attitude. Elle est la mieux appropriée pour dédramatiser la situation. Je le regarde avec tendresse et confiance, pour lui indiquer que les mots qui suivent ne sont plus que de l'ordre de la conversation: 
- "La sécurité est la plus grande ennemie des mortels"! 

Cesare rit franchement cette fois: 

- William Shakespeare. Moi aussi je connais mes classiques… 
- Mais le peuple risque de nous détester? 
- Lionceau, le peuple doit avant tout nous craindre et nous respecter. Je croyais que ton père d'ici t'avait fait relire tout Machiavel? 
- Euh… je n'ai pas encore terminé son dernier livre, quel cynique celui-là! Et puis il est barbant! 
- Mais non, tu t'y feras… Le pouvoir de Circé repose sur la crainte, et dois-je te rappeler qu'ici on est en train de faire appel à sa milice? C'est merveille que sa faction continue à si bien fonctionner même en son absence… 
- Tu y es pour quelque-chose, je suppose… 

Cesare m'ébouriffe les cheveux en riant. 

- C'est bien lionceau, tu apprends vite… Marche un peu plus rapidement, mauvaise graine, on ne doit pas étirer notre colonne. 

Je lui lance mon plus beau sourire et hâte docilement le pas. 

C’est en groupe compact qu’on traverse la ville pour rejoindre l’internat sur l’autre rive de l’Arno. Je respire ma liberté enfin retrouvée. On doit se dépêcher, car la ville a décrété un couvre-feu à partir de minuit...


On franchit enfin le magnifique porche de l'école...
Image hybride, Eric Itschert & NightCafé & Ai Gallery


Une humidité glaciale sourd des murs de Florence. Sur le Ponte Santa Trinita, elle finit par nous réfrigérer jusqu'à l'os. L'Arno est couvert d'une nappe basse de brume qui lèche les piliers du pont. Malgré notre cape on tremble de froid. C'est la fatigue. On franchit enfin le magnifique porche de l'école. C'est là que nos gardiens nous quittent, et on se dépêche de monter nos bagages jusqu'à l'internat. En ouvrant la porte de notre studio, Akira est tout sourire: 

- Cesare m'a demandé de vous préparer une petite surprise. 

Il ouvre la porte de la chambre de Fabio, la plus grande des trois:

- Tadaaam!

D'abord on ne voit rien, puis on réalise que le lit de Fabio a été remplacé. Il est plus grand, il fait 1 m 40 de large. Fabio rit. Akira reprend, faussement angélique:

- Un chef de chambrée mérite bien un peu de confort, non? Pour le lit on a eu facile, mais pour introduire le matelas et le sommier on a dû utiliser la ruse! Enfin je dis "on", mais c'était des miliciens de la faction de Circé. Moi j'étais juste là pour leur montrer le chemin…
- Si l'ancien devait savoir cela, lui qui veut nous imposer des conditions spartiates, il piquerait une grande colère!
- Tout le monde était au réfectoire quand on a parqué une camionnette près de la porte de l'école. Ensuite on a fait exploser des pétards et des grenades fumigènes dans la rue, ce qui a fait sortir le portier et éloigné les deux gardes civils. Eux dehors on s'est empressé de faire entrer le lit et de l'introduire à l'internat avec la complicité de notre femme à journée. Cela m'a valu un ventre vide, mais j'ai bien ri! Ce sont les subterfuges les plus éculés qui fonctionnent le mieux…
- N'empêche, vous avez eu de la chance de ne pas avoir été repérés, ni dans le jardin, ni dans la cour! Et tu as même mis des draps propres, merci Akira!
- Tout le plaisir est pour moi! En échange, je voudrais aller en premier sous la douche, je suis vraiment crevé. Je suis en route depuis cinq heures du matin, et demain on doit se lever tôt, l'Ancien nous a préparé un petit discours sur les dernières décisions du Grand Conseil de la ville.

Fabio rayonne de bonheur:
- Accordé! Akira, tu es vraiment le meilleur compagnon de chambrée qu'on puisse imaginer… à part le Lionceau évidemment!

On rit tous les trois. Une fois les lumières éteintes, je cours rejoindre Fabio dans son lit. Sa présence m'est devenue indispensable. J'enlève fébrilement mon pyjama et on se cale nus l'un contre l'autre en cuillère, dans notre position préférée. Fabio pousse quelques longs soupirs de bien-être et cela me ravit. Petit à petit on se réchauffe au contact l'un de l'autre, et nos envies se réveillent malgré notre fatigue. On tient pourtant nos résolutions, et pour nous distraire de notre désir on discute avec passion du chantier de la chapelle San Antonio. Je reçois malgré tout plein de bisous et de caresses sur mon torse. Fabio promène son nez dans mon cou et mes cheveux pour renifler mon odeur. Je finis par bailler, Fabio me souhaite une bonne nuit: 

- Dors, mon chaton-zèbre, demain il va y avoir du boulot! Ensuite je sombre dans un sommeil profond...







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