16.53. Confidences du soir

Début de l'histoire...


Florence, nuit, étoiles, palais,
Les étoiles s'allument une à une...



Les étoiles s’allument une par une. Le ciel est particulièrement clair cette nuit, il n’y a pas un seul nuage. En nous glissant dans le lit de Fabio on se couche sur le côté, face à face, et on commente la soirée. Je savoure pleinement ces moments de confidence. Par moments on arrête de parler et je pose ma tête dans son cou ou je me serre tendrement contre lui pour l’embrasser. Lui aussi manifestement il aime bien être contre moi, je ne suis pas le seul à être redevenu faune. Parfois nos lingams se frôlent, parfois ils se touchent plus longuement et j’adore cela. L’échange entre nos âmes me semble pourtant bien plus vital que cette attirance physique qui nous envahit petit à petit avec autant d’insistance. J’ai l’impression que le lien entre nos âmes a toujours existé, depuis des temps immémoriaux, bien avant notre naissance sur cette terre.

- Tu as su vaincre ta peur, toutes mes félicitations ! Je n’aurais pas voulu être à ta place, il y en a qui ne sont vraiment pas très bienveillants. Quel horrible type, cet Aldo ! J’ai entendu ce qu’il disait de toi !
- Vous étiez là, alors je savais qu’il ne pourrait rien m’arriver de grave. Et je ne crois pas qu’Aldo soit réellement méchant.
- En tout cas quel diplomate tu fais ! Tu as même réussi à t’en faire un allié…
- Haha, mon côté diplomate est un cadeau de ma famille danskoise…
- Toute la soirée je t’ai admiré ! J’ai admiré ton aisance, tes sourires charmeurs, ton amusement parfois gentiment réprobateur et puis par dessus tout ta beauté. Combien d’étudiants et de stagiaires ne sont pas venu te faire allégeance, tu étais devenu un petit prince parmi ses courtisans. Plus que jamais j’ai réalisé à quel point j’avais de la chance d’être ton ami ! Je ne pensais plus qu’à une seule chose : au moment où je pourrais enfin te serrer tout nu dans mes bras et sentir la douceur de ta peau…
- Tu parles de mon aisance, je crevais de trouille, oui ! Merci Fabio, c’est tellement gentil de me dire tout cela… Mais sincèrement, ne crois-tu pas que cette chance est réciproque ? Tu es le plus gentil, le plus attentionné et le plus bel élève de toute l’école ! Et puis sans toi je serais mort aujourd’hui ! C’est grâce à toi que je suis toujours là, chaud et vivant !

Je suis incroyablement ému. Je ne sais plus comment lui exprimer la reconnaissance que j’éprouve pour lui. Mes sentiments me submergent, je finis par perdre pied. Alors je tente la seule planche de salut qui m’évitera de fondre en larmes. J’embrasse mon second sur la bouche, à perdre haleine, et je me colle langoureusement contre lui. Fabio rit entre deux baisers passionnés :
- Ce soir mon chaton a manifestement besoin de plein de tendresse pour se remettre de ses frayeurs !
- Fabio, je t’aime tellement !



[ Partie censurée. Voir Préambule.]



Fabio tient bon et se contente de me tenir gentiment prisonnier dans ses bras, jusqu’à ce que je me calme. Je soupire : 
- J’admire ta force de caractère, comment tu fais ? En même temps je sens bien que tu as raison. Je crois que je me suis un peu calmé maintenant… 

Fabio rit :
- J’ose te lâcher ? 

Je lui tire la langue : 
- J’aime aussi quand tu me tiens comme cela, alors fais tout ce que tu veux de moi. 
- Wouaaaw ! Quel aveu ! Et si j’éteignais la lumière ? 
- D’accord, mais je n’ai pas encore sommeil. Tu veux bien encore un peu parler avec moi ? 
- Bien sûr ! 
- J’aime tellement quand on discute ensemble dans le noir… 

On cherche notre position dans le lit, je me retourne vers le mur pour qu’on puisse se mettre en cuillère. Fabio vient se coller contre moi, sa main posée sur mon torse. Ma main enserre la sienne. Je profite pleinement de la chaleur de son corps, de son odeur qui m’enveloppe et des bisous qu’il ne peut s’empêcher de me donner dans le cou. Je me sens heureux et comblé. La nuit favorise nos confidences… 



Partie censurée ]



- Demain il y a encore une journée entière de travail, et je te rappelle que le soir tu es convoqué chez l’Ancien… Dis, Davide m’a raconté une chose intéressante : il parait que le lambrissage du salon de la Confrérie est en carton bouilli ! 
- Quoi ? Tu rigoles là ? 
- Non, je te le jure ! C’est bien imité, non ? Seulement les Pazzi tremblent à l’idée que cela se sache. Or avec l’usure de la patine leur subterfuge va tôt ou tard être découvert. Je crois donc qu’ils vont accepter ta proposition de rénovation avec empressement. On devra juste leur promettre d’enlever les panneaux dans la plus grande discrétion. Ils ont investi tout l’argent du projet dans les meubles et la modernisation de la cuisine. On ne dira rien à personne, même pas à l’Ancien… 
- Voilà d’où provenait mon étrange impression. Tout est factice, c’est un décor de théâtre ! Le grand hall du Christ Church est superbe, mais ici la copie est vraiment très mauvaise : il n’y a que deux murs qui possèdent des ouvertures vers l’extérieur, dont un occulté par les tentures, et puis il y a cette énorme cheminée qui rompt l’ordonnancement de la salle. Enfin il y a cet infâme tapis qui cache le splendide sol en marbre beige…

J’adore quand Fabio et moi on se confie nos secrets, je ne m’en lasse jamais. J’aimerais tant tout savoir de lui, tout en étant conscient que l’infinité de chacun de nous rend ce désir impossible. En attendant notre entente est telle qu’on peut parler d’absolument tout ce qui passe par notre tête, même des choses les plus intimes. Son avis est terriblement important pour moi. Il est plus mûr que moi. Il a conscience d’être mon aîné, et j’adore sa tendance à vouloir me protéger. Et puis j’admire tellement sa force… Le sommeil finit enfin par me gagner. Après plusieurs bâillements très communicatifs - j’adore entendre les siens - j’ai encore la force de dire : 
- Fabio, je t’aime tellement ! 

Et d’entendre la réponse rituelle : 
- Moi aussi. Bonne nuit mon chaton adoré, fais de beaux rêves. 

Ensuite le sommeil me submerge dans un océan infini de bien-être et de paix…







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