16.55. À la bibliothèque



La bibliothèque fait la fierté de notre école d'art...
Image générée avec Ai Gallery.

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Elle possède un grand nombre de livres imprimés…
Image © Eric Itschert.


Début de l'histoire…


La bibliothèque est un édifice splendide qui fait la fierté de notre école d’art. Elle borde une cour intérieure qui a l’apparence d’un cloître. Si à l’extérieur le bâtiment est austère, à l’intérieur il présente une décoration Renaissance inspirée de la bibliothèque Laurentienne. Notre bibliothèque possède plusieurs milliers de manuscrits, des ostraca, des incunables et bien sûr un grand nombre de livres imprimés, sans compter la collection de périodiques. Mais ce qui fait sa particularité unique c’est qu’elle possède une salle entière dédiée à des dessins préparatoires de fresquistes parfois célèbres, soigneusement rangés dans de grands tiroirs.

Une fois entrés à la bibliothèque, on pénètre dans la section des photos. L’Ancien nous montre plein de clichés des anciennes fresques de la salle occupée par notre Confrérie. On a enfilé des gants blancs pour ne pas abîmer les photos. Elles sont soigneusement protégées par du papier de soie et rangées dans des boîtes en carton. Quand le trésor se dévoile Cesare et moi on reste bouche bée devant tant de beauté. L’Ancien rit puis commente chaque photo, et ses explications sont passionnantes.

- Regardez, sur les photos qui suivent on voit les allégories d’un mauvais gouvernement : il est dicté par l’hubris, l’avidité, la tyrannie, la soif de pouvoir, la vanité, la vengeance, la médisance, la cruauté, l’avarice et l’injustice. Bien sûr il faut avoir des bonnes connaissances en histoire pour comprendre certains symboles. Lorenzo Massimo a commencé par l’hubris ou hybris : c’est une notion grecque qui se traduit souvent par « démesure ». L’hubris, c’est un sentiment violent inspiré par l'orgueil. Les Grecs lui opposent la tempérance et la modération. Dans la Grèce antique, l'hubris était considérée comme un des crimes les plus graves. Si on pouvait refaire cette salle, cela serait merveilleux ! Mais il faudra user de tous tes talents de diplomate pour mener ce projet à bien. En tout cas, je t’aiderai avec tous les moyens dont je dispose. Mais tu dois savoir que mon seul soutien sera insuffisant. Je crains que les Pazzi n’apprécient guère ta proposition… 
- S’il le faut je serais même prêt à faire appel à Circé ! 
- Tu as bien raison, car c’est pour une noble cause…




Notre bibliothèque possède plusieurs milliers de manuscrits...





... Et au réfectoire.



Cesare et moi on court ensuite au réfectoire de l’internat pour ne pas rater le repas du soir. Heureusement Fabio et Akira nous ont réservé deux places, et deux plateaux bien remplis nous attendent. Pourtant je picore à peine dans mon assiette. Je me demande si je ne me suis pas engagé à la légère. Les Florentins adorent les discussions interminables, tant de projets sont tombés à l’eau, et moi j’ai promis ! Quand on sort de table, Cesare me prend un instant à part pour commenter mon entretien avec Aldo :
- Aldo, quel menteur celui-là ! Quand tu étais en première il t’avait très bien situé. Il s’était entiché de Fabio et ne supportait pas que Fabio n’ait d’yeux que pour toi. Tu sais, Fabio lui aussi a déjà fait tourner bien des têtes. Vous voir ensemble est un vrai plaisir pour les yeux, une fois qu’on vous a rencontrés c’est impossible de vous oublier… 

Je souris :
- Oui, il ment, mais il ment mal ! Ses ficelles sont trop grosses. Et certes c’est un ours, mais qui a le sens du beau…
- Haha, j’ai adoré ta manière de le remettre à sa place ! « Ah, c’est pour cela que tu as l’air si vieux ? » Aldo a beau faire partie de l’ancienne noblesse florentine, c’est un personnage impoli et grossier. Il faudra le mettre au pas. Ne t’en fais pas, je m’en charge. 
- Pourquoi Fabio et toi vous ne l’aimez pas ?
- Parce que ni Fabio ni moi ne supportons qu’on dise du mal de toi. Et puis tu aurais dû voir sa manière de draguer Fabio : c’était franchement lourd ! 
- En attendant on va devoir travailler avec lui…






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