16.56. Les nouveaux tatouages

Début de l'histoire...

Histoires de faunes, tatouages, salle de jeux, soleil, faune ailé,
Ils me montrent leur nouveau tatouage...
© Eric Itschert


Quand on entre dans la salle de jeux, une surprise m’attend : on a la visite des deux seconds de Cesare, Mario et Gianni. Ils relèvent fièrement leur manche et me montrent leur nouveau tatouage : un joli petit soleil qui vient surmonter le faune ailé. Cesare me montre le sien, identique aux deux autres :
- Tiens, en ton honneur ! 
- Cela ne fait pas mal ? 

Cesare se contente de sourire, mais la voix passionnée de Gianni se fait aussitôt entendre : 
- Un peu, mais pour toi on traverserait les flammes ! 

Je vois le magnifique regard de Gianni posé sur moi, il est comme brûlant de fièvre. Je lui ébouriffe les cheveux : 
- Ce qui me rendrait le plus heureux, c’est que tu veilles à rester en excellente santé et que tu prennes bien soin de toi ! C’est ton premier devoir envers moi. Je ne voudrais pas qu’une autre brûlure te fasse mal, celle du tatouage me suffit amplement. Je suis très heureux de vous revoir, toi et Mario ! Et félicitations pour les tatouages, c’est une bonne chose de faite. Je vous offre une tournée pour fêter cela !

Je reçois un magnifique sourire en retour. Fabio et les seconds vont chercher des boissons, moi je reste songeur :
- Pauvres gosses… Heureusement qu’ils t’ont pour les protéger ! 

Les yeux de Cesare se font tendres :
- Lionceau, ta compassion pour les autres te perdra un jour ! C’est vraiment le monde à l’envers ! Tu es plus jeune qu’eux, c’est toi le gamin à protéger, et comme moi ils sont là pour cela ! On t’a écrasé de responsabilités, c’est toi le pauvre gosse, même si au Palais tu dors dans des draps de soie. Certains soirs je te sens tellement angoissé ! Si tu voulais bien parfois un peu lâcher prise… Tu n’as presque rien mangé ! La cantine de l’internat t’a une fois de plus foutu le cafard ? 
- Oui… et puis parfois je suis terrorisé à l’idée de ne pas être à la hauteur de ce qu’on me demande… et puis j’aimerais tant que tout le monde soit heureux autour de moi… 
- Mais Lionceau, tout le monde est heureux autour de toi ! Et tu y contribues largement ! Et tu es à la hauteur de ce qu’on attend de toi ! Parfois tu me désespères, j’aimerais tant pouvoir mieux t’aider ! Tiens bon, inconsolable petit lion, demain c’est samedi et tu revois Morgane. On sera toute une bande à vous raccompagner au Palais, y compris notre doux Fabio. Quel papier buvard ce gamin, non mais je vous jure ! Fais-moi un sourire maintenant, les autres arrivent ! 

Ils ont réussi à piquer deux bouteilles de vin, et on s’arrange pour les vider. Fabio a acheté quatre petits gâteaux pour offrir aux seconds de Cesare, et ce dernier me lance :
- Vous deux alors ! Sans cesse à vouloir les gâter. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Et ces petits goinfres qui se ruent sur leurs gâteaux comme s’ils n’avaient plus mangé depuis trois jours ! 

Les seconds rient, la bouche pleine. Je sens qu’en fait Cesare est fort ému par notre sollicitude envers eux. C’est comme si Fabio et moi on les avait adoptés. Leur joie finit par me remonter le moral. Mais je me rends compte que je prends dangereusement goût au vin. Il me fait oublier mes angoisses, mais ce n’est pas une bonne solution. Rendues timides par l’alcool, mes peurs restent sagement tapies dans l’ombre. Pourtant l’une ou l’autre vient encore parfois m’effleurer comme la langue d’un animal craintif. Pourquoi Circé reste-t-elle aussi longtemps absente ? Morgane doit être dans le train à l’heure qu’il est, et si le train déraillait ? Je me promets de rester sobre la semaine prochaine. Le soir est bien avancé quand on remonte dans nos chambres. Cesare a disparu dans la nuit reconduire ses seconds, je me demande un instant où ils peuvent bien aller… Une cloche sonne lentement au loin, ils ont encore exactement une heure avant le couvre-feu… La nuit semble tellement froide, mais ici il fait chaud… Je dois uriner, c’est urgent, je dois absolument me retenir encore un peu… Une délicieuse euphorie a envahi ma tête, c’est bien agréable… Un chien aboie au loin… Quelle étrange idée, klaxonner à cette heure… 

Fabio et Akira m’encadrent dans l’escalier, ils rient car ils ont réalisé que je suis légèrement ivre. J’adore entendre leurs voix familières : 
- Notre lionceau ne supporte vraiment pas l’alcool ! J’ai compté ses verres, il n’en a bu que trois ! Le reste c’était de l’eau. 
- Oui mais ses verres étaient bien servis ! 
- Lionceau, ça va ? 

Je leur souris : 
- Oui oui, ça va, je suis sûr que je marche encore droit ! 

Akira me répond en riant : 
- Chiche ! 

Ils me font marcher selon une ligne dans le couloir, et je surmonte avec succès l’épreuve. Ensuite eux aussi doivent subir le test. On a tous les trois un fou-rire en constatant qu’Akira ne marche pas tout à fait droit. J’adore quand ils sont aussi joyeux ! C’est Fabio qui nous ouvre la porte du studio. Ensuite Akira est le premier à occuper la salle de douche, il y a manifestement urgence. Il nous embrasse et disparaît ensuite dans sa chambre. 

Après m’être lavé les mains, le visage et les dents je me laisse déshabiller avec délices par Fabio. Je m’assieds sur le WC pour ne pas faire pipi à côté, et pendant que je suis occupé Fabio me caresse doucement le dos en me regardant faire. Je pousse un long soupir de soulagement, je n’aurais plus pu me retenir longtemps. Quand je me relève il s’agenouille devant moi et je reçois son premier baiser sur mon lingam. Le vin lui a un instant fait baisser la garde, et je lui souris, amusé. Après avoir réalisé ce qu’il a fait, il est rouge de confusion, et cela me redonne un fou-rire, je ne parviens plus à m’arrêter. 

- Fabio, arrête d’être gêné, il n’y a pas de mal ! 
- Calme-toi, mon beau chaton. Vas au lit, sinon tu vas attraper froid ! J’arrive… 

Dans le lit je ne me sens rassuré que quand Fabio m’a rejoint, ensuite je sombre très vite dans un profond sommeil… 





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