16.65. Les adieux

Début de l'histoire...


On fait plusieurs magasins...


Quand on part Yanis et moi on se sent pousser des ailes. Je suis passée à l’hôtel pour enfiler une robe, Yanis s’est habillé à l’auberge. On rit, on se poursuit, on raconte des blagues. On a le cœur plus léger que celui d’un bienheureux devant le tribunal d’Osiris. En même temps j’ai une étrange et agréable impression : mon attitude bienveillante va avoir infiniment plus de conséquences positives que tout ce que j’aurais pu imaginer. C’est magique : faire le bien sans attendre aucune récompense, et puis en découvrir les suites favorables sans y avoir pensé. Peter est un être exceptionnel, c’est bien plus tard qu’on en prendra pleinement conscience…

- Et toi, ravissant petit Hermès, accepte maintenant un festin en offrande pour te remercier de tout ce que tu as fait pour moi et pour Lorenzo ! 

Yanis rit, me fait une bourrade :
- C’est toi qui y es ! 

On retrouve Lorenzo au restaurant. On commence avec un bouillon d’agneau avec du riz. Des œufs battus avec du citron et de l’aneth frais sont versés au dernier moment dans le bouillon. Ici la viande est très rare. Ensuite on commande un Mezzé, sur cette île il est infiniment plus varié qu’ailleurs. Il y a toute une série de petits plats, ils occupent une table entière. Yanis bat des mains d’enthousiasme. 

La journée se termine trop vite. Yanis me conseille quant aux livres à acheter. On fait plusieurs magasins. En retournant à l’hôtel une carte nous attend : avarie réparée, départ demain matin à l’aube. Après un dernier verre sur la terrasse de l’hôtel on fait nos adieux à Yanis. Très philosophe il nous a prévenus :
- Demain je ne vous dirai pas au-revoir sur les quais : je déteste cela, je risque de pleurer ! 

On le serre très fort dans nos bras, on a difficile de le quitter. On lui a fait plein de cadeaux. Bien chargé il nous quitte en souriant. Je l’entends chanter, et cela me rassure. La nuit venue, je prends encore le temps d’aller au bureau du télégraphe et téléphone. Je veux envoyer un télégramme à babbo pour annoncer notre retour. Au bureau, à la lecture de nos pièces d’identité, ils nous annoncent qu’on a reçu un télégramme de Guelbie : 
- Prenez votre mal en patience – stop - profitez-en pour visiter l’île – stop - Zannone très belle – stop – Ici tout va bien - stop. 

Quel mystérieux message ! Est-ce un clin d’œil de Yanis en guise d’adieu ? Pourquoi Zannone et pas Hélios ? D’autant plus que l’île de Zannone n’est pas prévue dans nos escales. J’abandonne l’idée d’envoyer un télégramme, c’est l’heure de fermeture du bureau… 



* * * 



L’annonce de notre retour nous a pris de court : on n’a pas vu le temps passer, nous avions oublié de le compter. Grâce à Lorenzo nous avons vécu un petit bout d’éternité. C’est avec soin qu’il a choisi cette île bienheureuse comme but de notre voyage en amoureux. On la quitte pour se diriger cap sur la Sicile. On fait une escale plus longue à Syracuse, mais on ne prend pas le temps de lire les journaux. Il y a de la persistance dans notre désir de vivre en dehors du temps. On préfère lire des livres, ceux sur l’île d’Hélios me passionnent. On continue d’avoir un temps superbe et des vents favorables. Quand on retrouve la mer Tyrrhénienne cette dernière est splendide et on navigue en pleine mer jusqu’à Naples. Revenus à la notion du temps, Lorenzo et moi on s’échange nos projets pour notre rentrée tout en admirant la mer. Tant que nous n’aurons pas d’enfants, Lorenzo continuera non seulement la photo et la gestion de sa galerie, mais il entreprendra aussi de nouveaux projets de vêtements pour ses magasins de haute-couture. Nous avons trouvé de bons gestionnaires pour les magasins. Nous échangeons aussi sur notre autre passion, nos blondinets. Sven est inclus dans tous les projets de Lorenzo, et le bien-être de nos ravissants adolescents est le but ultime de ma gestion des domaines.







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